La Reine du Niagara

de Chris Van Allsburg

traduit de l'anglais par Isabelle Reinharez

Ecole des Loisirs – 2012

Annie Edson Taylor, professeur à la retraite, cherche un moyen de financer durablement ses vieux jours. Nous sommes en 1901, et les possibilités ne sont pas nombreuses pour une femme célibataire. Mais Annie innove : elle décide de descendre les chutes du Niagara dans un tonneau. Elle conçoit elle-même son appareil, se trouve un agent pour assurer sa publicité, des autochtones pour l'aider sur place. Le grand jour arrive, Annie réussit son pari. Malheureusement, elle ne saura pas le valoriser. Trompée par son agent, pas assez séduisante pour attirer les foules, Annie finit sa vie isolée. Mais avec un énorme exploit sportif à son actif, encore aujourd'hui rarement égalé et jamais par une autre femme.

Chris Van Allsburg explique avoir pensé réaliser un tout autre album que ses beaux récits habituels. Mais le fait divers, sous sa plume de narrateur pressé, impliqué, devient – il le reconnaît – une aventure hors normes aux accents délirants ! Au sein d'une société qu'on imagine volontiers corsetée, l'insouciant courage d'Annie étonne tout du long ; elle fait un peu penser à Buffalo Bill, à toute une imagerie américaine des pionniers dans un monde gigantesque. En de beaux noirs et blancs dans des cases sages accompagnées d'un texte à la typographie classique, l'auteur bouleverse pourtant nos certitudes. On peut y voir une certaine réflexion sur la vieillesse : dans toute mamie gâteau sommeille une jeune casse-cou !

 

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