Sisters Red - Jackson Pearce
Sisters Red
De Jackson Pearce
Traduit de l’américain par Patricia Reznikov
Albin Michel jeunesse – collection Wiz – octobre 2011
15 euros
Scarlett March et sa sœur cadette Rosie vivent seules au fond de la forêt, dans le joli cottage que leur a laissé leur grand-mère, assassinée il y a longtemps par un… loup-garou, un Fenris. Scarlett est depuis devenue une chasseuse de Fenris, les attirant avec des sourires mutins et une cape cramoisie, puis les liquidant à l’aide de haches et de couteaux. C’est sa passion, mais pas celle de Rosie, qui aimerait bien vivre comme une de ces « libellules », ces ados un peu futiles que méprise Scarlett. Silas, ami d’enfance des deux sœurs, pourra peut-être les concilier lors d’une chasse à Atlanta.
La matière est formidable, riche : une revisitation adulte et contemporaine du Petit Chaperon Rouge, dans une ambiance fantastique au goût du jour, le tout sur un fond de romance adolescente. Mais je devais trop en attendre et j’ai été méchamment déçue. Il est indéniable que Jackson Pearce a mis du cœur à l’écriture, et qu’il s’est plongé avec passion dans son sujet. Et voilà, ça ne fonctionne pas très bien. Un univers des Fenris sous-exploité, trop de scènes de combats (sanglants, mais peu importe) répétitives, pas suffisamment de rebondissements, des amours cousus de fil blanc… Les personnages vraiment touchants rattrapent un peu la mise, avec une alternance des voix de Scarlett et Rosie. Ceci dit, une fois de plus, je suis restée un peu sur ma faim concernant leur passé, et les bribes de secrets évoqués. Il manque comme une épaisseur, en quelque sorte, qui m’aurait aidé à faire jaillir l’histoire des Sisters Red dans mon imagination. Je reste toutefois très indulgente face à un roman au potentiel tellement fort qu’il en arriverait presque à le porter…
« J’attends le moment où ses mâchoires vont se refermer sur mes joues, puis je brandis la hache et l’abats. Elle s’enfonce dans le cou de l’animal avec un craquement. Elle lui a tranché la colonne. Le loup tombe à terre, agité de soubresauts pendant un instant, puis se dissout en ombres qui s’enfuient dans le clair de lune. » (pp. 175-176)