Partials, tome 1

de Dan Wells

traduit de l'américain par Valérie Le Plouhinec

Albin Michel jeunesse – collection Wiz - 2013

coeur mini mini

Nous sommes en 2076, sur la presqu'île de Long Island. L'humanité se compose de quelques centaines de milliers d'individus, survivants d'une guerre avec les Partials, des soldats mi-hommes mi-robots créés par la société ParaGen et qui se sont rebellés contre leurs créateurs. La lutte aurait pu en rester là si depuis onze ans, les bébés humains ne mourraient pas tous après la naissance, victimes d'un virus, le RM. Le Sénat a mis en place la loi Espoir, obligeant toutes les femmes à des grossesses à répétition dès l'adolescence, dans le but de parvenir à faire enfin vivre un nourrisson.

Kira, jeune médecin, n'y croit pas, ou plutôt n'y croit plus. Elle imagine des réponses nouvelles, et envisage pour ce faire de capturer un Partial afin d'examiner ses défenses immunitaires. Bravant l'interdit, aidée de quelques amis, elle s'aventure dans New-York dévasté et parvient en effet à ramener un Partial sur Long Island. Au fil des expériences, Samm révèle une psychologie plus... humaine que Kira ne le pensait ; il évoque même un partenariat nécessaire entre les hommes et sa race, elle aussi condamnée. Prise à parti par les dirigeants du Sénat, Kira s'enfuit à nouveau en compagnie de Samm et de ses fidèles compagnons. Il s'agit de comprendre, et surtout de guérir.

Cela faisait quelque temps que je n'avais pas lu de nouvelle dystopie, par hasard et aussi pour varier. Je n'ai pas regretté une seule page d'avoir ouvert Partials, quand bien même fût-il un premier tome et qu'on se demande comment la suite pourra tenir ses promesses. Ouf ! Cela commence abruptement, avec le décès d'un bébé et une Kira, suivie par un narrateur externe, révoltée. Très vite, elle échafaude son projet et s'appuie sur son petit cercle d'intimes. Avec eux, en quelques scènes, nous découvrons les réalités de ce monde apocalyptique, finalement classique maintenant, mais habilement dispersé entre actions violentes, recherches scientifiques urgentes et moments plus doux, à la Maternité.

Kira ne veut pas simplement « sauver la Terre », elle aspire à la paix et à la vie, au sens le plus terre à terre de la venue au monde. On pense à Hunger Games de Suzanne Collins, certes, mais aussi à Birth Marked, de Caragh M. O'Brien. L'auteure sait trouver un rythme, un développement à la fois rapide et suffisamment explicite, qui fait de ce roman un vrai « page-turner » sans effets de style. Le lecteur est autant intrigué par la minute qui va suivre que par le développement final de l'intrigue. Les personnages composés sont forts, suffisamment peu nombreux pour que nous les différencions, les adoptions avec leurs défauts et leurs qualités. Il y a des rebondissements et quelques moments de pures frissons que l'on retiendra, quoique ce soit surtout la fin, avec une révélation pour l'instant sans conséquences, qui nous intriguera.

Finement mené et ambitieux, synthétisant une grande partie des possibilités du genre, ancré dans la réalité humaine la plus basique, Partials est une vraie bonne surprise à lire sans hésiter.

2013-10-12 18