Poèmes de Guillaume Apollinaire
choisis et présentés par Camille Weil
Gallimard jeunesse – collection Folio junior poésie – 2013
« L'esprit nouveau est également dans la surprise. »
Le paon
(in « Le Bestiaire »)
En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,
Mais se découvre le derrière.
Rhénane d'automne
(extrait, in « Alcools »)
[...]
A nos pieds roulaient des châtaignes
Dont les bogues étaient
Comme le cœur blessé de la madone
Dont on doute si elle eut la peau
Couleur des châtaignes d'automne
Le pont Mirabeau
(extrait, in « Alcools »)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
[…]
Avant le cinéma
(extrait, in « Il y a »)
[…]
Si nous étions des Artistes
Nous ne dirions pas le cinéma
Nous dirions le ciné
Mais si nous étions de vieux professeurs de province
Nous ne dirions ni ciné ni cinéma
Mais cinématographe
Aussi mon Dieu faut-il avoir du goût
La nuit descend...
(extrait, in « Poèmes retrouvés »)
[...]
J'attends le grog à la gnole
Qui nous réchauffe
Dans les tranchées
La nuit descend comme une fumée rabattue
Les lièvres et les hases bouquinent dans les guérets
[...]
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Je ne suis pas douée pour mettre en page le billet d'un blog ; même si je n'ai pas choisi de calligramme, je m'excuse auprès de M. Apollinaire à propos de la disposition des mots dans l'espace qui ne se perçoit pas bien...