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Les riches heures de Fantasia
4 mars 2011

Les Prisonniers de Sainte-Pélagie - Diane Meur

Paris, années 1840. Le petit Martin recherche son père, républicain lyonnais en fuite. Il découvre qu'il est emprisonné sous un faux nom à Sainte-Pélagie. La bande des jeunes Enragés, Clovis et Fleur en tête, organise alors une évasion pour aider leur nouvel ami. Mais rien ne se passe comme prévu...

 

Diane Meur a publié une première fois cette histoire aux éditions Labor en 2004. Elle devait se concevoir dans un ensemble plus vaste, un univers aux personnages récurrents mis en scène par un collectif d'auteurs. Et en effet, Jean-Paul Gourévitch avait lui aussi proposé sa contribution, avec La vengeance des Barbares et Le Trésor des Barbaresparus chez Bayard en 2005 et 2007. Fantasia avait déjà aimé : le XIXème siècle parisien des petites gens, le groupe d'enfants de la rue solidaires face à une réalité de vie extrêmement dure, l'intrigue semi-policière bourrée de rebondissements, le contexte politique qui bouillonne en arrière-plan...

Diane Meur, si elle les appelle Enragés, utilise donc exactement les mêmes personnages. Elle les brosse sans doute rapidement pour qui ne les connaît pas, ôtant un peu de la saveur de leurs caractères, de leurs relations quasi-familiales. Par contre, son narrateur omniscient pétille grâce à des petits commentaires bienveillants, et l'emploi d'un discours indirect libre calqué sur les héros : Clovis, Fleur, Six-Doigts, Ficelle et les autres ont un parler argotique, des dialogues plein de gouaille que j'ai retrouvés avec plaisir. Et parfois avec quelques secondes d'interrogation : Pantruche, c'est ainsi Paris...

L'intrigue est maligne, captivante pour le lecteur dans le sens où nous savons que les personnages montent des plans et préparent des actions, mais où ne nous connaissons leur teneur qu'au moment de leur déroulement. Si la fin heureuse et attendue ne révolutionne pas la Monarchie (de Juillet), elle laisse cependant clairement entendre de nouvelles aventures pour les Enragés. Un roman historique bien troussé, classique, d'une qualité littéraire certaine.

  

Le Prisonnier de Sainte-Pélagie

De Diane Meur

Mijade – collection Zone J – février 2011

7 euros

 

 

IMG_5362

 

« Lorsqu'il déboula Place Maubert, tenant à la main le seau à charbon, dûment vidé de son contenu, qu'il avait fauché à la devanture d'un Auvergnat, un carillon voisin sonnait la demie de deux heures. L'adolescent promena autour de lui un regard rapide. Mais la place, que les pluies de l'avant-veille avaient transformée en marécage, ne présentait que son public habituel de mendiants, de vagabonds, d'étudiants miséreux en habits râpés. Tout alentour s'ouvraient les entrées basses et malodorantes de bouges et de tavernes. Quelques femmes en cheveux, déjà saoules à cette heure de la journée, le bousculèrent en lui envoyant une bordée d'injures. Bigre ! On n'était pas dépaysé, au moins. C'était encore plus moche que les barrières ! »

(p. 97)

 

 

 

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