L'Etang aux libellules - Eva Ibbotson

L’Etang aux libellules

D’Eva Ibbotson

Traduit de l’anglais par Cécile Arnaud

Albin Michel – collection Wiz – octobre 2011

17 euros

1939, Londres. Petite fille heureuse et généreuse, orpheline de mère couvée par ses deux tantes, Tally est envoyée par son père inquiet au pensionnat de Delderton, en pleine campagne. Elle s’intègre très bien dans cet établissement qui privilégie l’épanouissement de l’enfant. Bientôt, elle convainc le directeur d’envoyer un petit groupe en Berganie participer à une démonstration de danses folkloriques. Face à la menace d’envahissement par l’Allemagne, ce petit pays neutre (sorte de Suisse) a décidé d’opposer l’amitié entre les peuples. Tally et ses amis se retrouvent en plein coup d’état, puis doivent protéger le jeune héritier de Berganie. Le prince Karil et Tally nouent immédiatement une amitié très forte et la petite fille est prête à tout pour le ramener en Angleterre.

Bien écrit, bien traduit, ce gros roman chaleureux ne laisse guère de doute sur son happy end. Mais entre-temps, le lecteur aura moult fois frémi : même pris dans une histoire aux branches et aventures multiples, le nazisme reste effrayant, immédiatement sanglant. En contre-partie, amitié et solidarité n’en apparaissent qu’avec plus de force. Racontée par un narrateur externe, Tally m’a agacée de perfection à plusieurs reprises. Heureusement, sa psychologie est toute induite et les tentatives de quelques professeurs de mieux la comprendre sont vite arrêtées. L’ensemble reste naturel.

Faut-il voir dans la première partie proprement historique des souvenirs personnels de l’auteure (regrettée) ? Peut-être, sans doute, et le récit devient encore plus émouvant. La deuxième partie, avec un Karil séquestré dans une vieille demeure londonienne et ses usages, se fait classique, intrigue familiale.

Accessible dès 10/11 ans même si le livre est épais, une belle histoire qui mêle grande Histoire, aventures et message de tolérance.

 

Et une superbe couverture de Pierre Mornet...

« Julia soupira. – Si seulement tu pouvais arrêter d’avoir des idées. – Celle-ci est fondée sur la confiance. Karil a dit qu’il devait faire confiance à Matteo, et j’ai dit à Matteo qu’il devrait nous faire confiance à nous. Et nous devrons à notre tout faire confiance aux autres enfants qui sont ici. Nous allons devoir les mettre au courant de la situation, afin qu’ils puissent nous aider et savoir quoi faire. » (p. 218)

Comments

[Liyah]

Il est dans ma PAL et attend son tour de lecture bien sagement ! :-)

[Claire_C]

Ah oui tiens Vango et Mattéo ... Intéressante comparaison!

[Fantasia]

> Claire : c'est vrai, je n'y avais pas pensé. Mattéo me fait un peu penser à Vango, je ne sais pas trop pourquoi !
> Bouma : il t'attend !

[bouma]

j'aime les livres que j'ai lu d'elle jusque là alors je signe pour en relire :-)

[Claire_C]

J'aime aussi beaucoup Eva Ibbotson (je ne mets pas au passé, ses livres sont toujours là pour elle)
Et je suis d'accord avec vous en ce qui concerne la composition des différentes parties.
Pour ma part j'ai beaucoup aimé les personnages secondaires adultes, surtout le ténébreux Mattéo qui mériterait un roman à lui tout seul.