Une Robe couleur du temps - Bianca Turetsky
Une Robe couleur du temps
De Bianca Turetsky
Traduit de l’américain par Florence Bellot
Hachette – août 2011
13,90 euros
A douze ans, Louise a des goûts vestimentaires bien arrêtés : hors du vintage, point de salut. A la recherche d’une robe pour le bal du collège, elle essaie une somptueuse robe rose du début du siècle précédent. Elle se retrouve alors, comme par un coup de baguette magique, en 1903, dans la peau d’une actrice de cinéma muet, le temps d’une croisière à bord du… plus grand paquebot de tous les temps. D’abord ravie de se prêter au jeu de représentation d’une jeune femme riche de l’époque, Louise comprend bientôt dans quel guêpier mortel elle est tombée.
Simple roman pour filles ? Oui, Une Robe couleur du temps s’intéresse à la mode, et décrit par le menu la façon dont Louise, suivie par un narrateur externe (sans doute une erreur, cela enlève de l’émotion), s’habille et se coiffe. Oui, les nombreuses illustrations, jolies, ressemblent à des crayonnés de créateurs. Mais l’intrigue n’est pas mal construite du tout, prenant le temps de justifier le saut temporel avec des éléments vécus par la Louise du présent, et même de le raccrocher à son passé familial. On surfe sur les réalités sociales avec le personnage de la femme de chambre Anna. Et puis surtout, l’idée de base se fonde sur quelques citations d’acteurs sérieux du monde de la mode, astucieusement dispersées dans le roman : on sent que l’auteure a vraiment voulu concrétiser la notion, peut-être futile mais existante, que les vêtements ont une âme…
Au final, une lecture simple et un univers qui emporte à coup sûr.
« Je ne comprends pas qu’une femme puisse sortir de chez elle sans s’arranger un peu, ne serait-ce que par politesse. On ne sait jamais, au cas où elle aurait rendez-vous avec le destin. Il vaut mieux être la plus jolie possible pour ce jour-là. Coco Chanel. » (p. 67) ...... Ce genre de remarques fait frémir la superstitieuse paresseuse que je suis.....