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Les riches heures de Fantasia
20 mai 2011

La Mensongite galopante - André Bouchard

La Mensongite galopante

d'André Bouchard

Gallimard jeunesse Giboulées – avril 2011

13,50 euros

 

La mensongite galopante, c'est une « maladie contagieuse qui fait qu'on peut pas s'empêcher de mentir ». En voilà un néologisme qui devrait intégrer rapidement le Petit Robert !! Ne vous est-il jamais arrivé de commencer par un tout petit mensonge anodin, voire une simple omission, pour finir par vous retrouver piégé(e), embourbé(e) dans des mensonges qui vous écrasent de leurs conséquences ? Fantasia, si. Et ça ne l'a pas empêchée de recommencer.

Le héros, Adrien Tricot, invente auprès de ses copains d'école un oncle milliardaire, Honoré Aubenard, officier de Napoléon Bonaparte, possesseur d'un hélicoptère solaire endiamanté... C'est drôle, jusqu'au jour où Adrien croise dans la rue cet Honoré, et que ce dernier le reconnaît comme son neveu. Les parents du petit garçon acquiescent à cette découverte, Napoléon est même convié à une belote... Du coup, Adrien est tourneboulé : « Mon mensonge existerait-il vraiment ? Et moi, ne serais-je qu'un mensonge ? » (p. 19). La situation empire lorsque les amis d'Adrien refusent de le croire lorsqu'il tente de rétablir la vérité, d'avouer son mensonge. Il lui reste une dernière , tortueuse : confondre son prétendu oncle en lui présentant un nouveau mensonge. C'est quitte ou double, mais le stratagème va fonctionner. Adrien, pas traumatisé, peut recommencer à inventer tranquillement ses histoires imaginaires.

Attention : fantaisie délirante et retournements de situations à toutes les pages ! Racontée au présent par Adrien, l'histoire est un peu « prise de tête », soit, et on risque de s'emmêler les pinceaux dans les mensonges de plus en plus gros. Mais irrésistiblement rythmée, bourrée d'inventions cocasses, elle emporte le lecteur dans sa folle danse de laquelle il ressort... ben, rien. Il n'y a pas de leçon de morale – c'est génial ! -, et on ressent au contraire une empathie forte avec le petit héros. Les illustrations fines, à l'ancienne, m'ont décontenancée au début : je ne les trouvais pas en accord avec le texte, trop sérieuses. Je me trompais ; très vite, la facétie de leurs détails, leurs différents angles, les rictus des personnages m'ont bien amusée. Et là, j'ai eu une révélation : Adrien, le tout mignon Adrien pas content et qui veut prouver sa « bonne foi de menteur », c'est un nouveau Petit Nicolas ! A faire lire à tous les menteurs (et les autres, s'il y en a...)

 

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Y'a comme un air de famille, non ?

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