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Les riches heures de Fantasia
10 mars 2011

Aux Bords du lac BaÏkal - Christian Garcin

Une journée sur les rives du lac Baïkal, « un lac bleu, d’un bleu profond, profond comme le puits des âges ».

 

En douze petits contes animaliers qui se recoupent parce que les personnages se connaissent et/ou s’aperçoivent les uns les autres, un tableau aussi naturel que mystique se dégage, témoignage privilégié de la vie sur les bords de ce lac classé Patrimoine mondial de l'UNESCO.

On découvre une population très organisée, avec ses petites habitudes et ses grandes manies, ses joies et ses cruautés simples. Il y a le tigre paresseux Maximilian Oblomov, l’escargot narcissique Dwayne Dodo, l’aigle au riche vocabulaire Lelio Lodoli, le glouton pacifique Malmousque Gourbi… N’oublions pas les présences tutélaires des Esprits du Lac (la renarde Dianda) et de la Forêt (un ours).

Souvent, le ton est drôle ou poétique, et toujours, il résonne d’un merveilleux pur. Le seul « animal humain » qui pourrait nous raconter ces aventures est le jeune chaman Geirg Dordjé, mais « comme il ne parle à personne ou presque parmi ses congénères, nul n’est au courant, et c’est tant mieux », nous répète le texte à intervalles réguliers. C’est donc un narrateur omniscient qui s’y colle, avec toute la force du discours indirect libre puisqu’on compte très peu de dialogues.

Grand voyageur, Christian Garcin connaît bien ces régions encore sauvages de la Russie. Avec une verve passionnée, et par le biais de petits détails vivants, il parvient à nous en dresser un portrait saisissant de beauté, fragile aussi : un hymne à la nature qui ne laisse pas d’enchanter et de faire rêver.

 

Aux Bords du lac Baïkal

De Christian Garcin

Ecole des Loisirs – collection Medium – mars 2011

8,50 euros

 

 

imagesCABS6HVO

 

 

« Ca me surveillera ? pensa Lelio, qui refusait d’engager la conversation avec un animal probablement hermaphrodite, et par surcroît incomestible. Parce que, avec les ridicules petites pattes que ça a, ça espère se rendre jusqu’à ce lac aussi vite que moi avec mes grandes ailes ? Et puis quoi encore ? Pour qui ça se prend ?

Bien entendu, Lelio Lodoli ignorait à qui il avait affaire. Sans quoi il aurait été un peu plus respectueux.

Et lentement, majestueusement, il déploya ses grandes ailes, prit progressivement appui sur l’air et s’envola sans un regard pour le ridicule et bavard animal roux qui le regardait s’éloigner en souriant – pour autant évidemment que les renards puissent sourire, mais à Dianda l’Esprit du Grand Lac rien n’était impossible. » (pp. 70-71)

 

m_lac_baikal_visoterra_29365              smileys_coeur

 

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Commentaires
F
Aux bords du lac Baïkal m'a drôlement surprise : je m'attendais à quelque chose de lyrique, peut-être un peu embêtant. Là, c'est amusant aussi (je pense que ta fille devrait aimer ?). <br /> Bjarne Reuter : je n'ai pas lu ceux dont tu parles, juste son précédent, L'Anneau du prince, des aventures très denses que j'avais assez aimées.
C
Il m'attend aussi... pff.<br /> Là j'ai découvert Bjarne Reuter avec 2 romans, Le monde selon Buster & Le Capitaine Bimse et le Gogguelet (avec une préférence pour le 2ème). ;)
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