Susan Hopper volume 1 : le parfum perdu - Anne Plichota et Cendrine Wolf

25 mars 2013

Susan Hopper volume 1 : le parfum perdu - Anne Plichota et Cendrine Wolf

Susan Hopper volume 1 : le parfum perdu

de Anne Plichota et Cendrine Wolf

XO Editions - 2013

petitscoeurs

Les parents de Susan sont décédés dans un incendie alors que la petite fille avait trois ans. Depuis, elle erre de famille d'accueil en famille d'accueil, avec la réputation d'une enfant coriace et difficile. Mais en son for intérieur, Susan espère ceux qui sauront la comprendre, des parents de substitution qu'elle assimile au parfum que portait sa défunte mère. Elle attend des années... et puis un jour arrivent les Hopper, couple aisé, et leur adolescent de quinze ans, Eliot, atteint d'une maladie rare qui lui rend la lumière insupportable. Susan fait des pieds et des mains pour se faire connaître. Et enfin, elle est admise dans le beau manoir écossais de cette famille parfaite – elle ne sait pas qu'elle le doit à Eliot, tombé amoureux d'elle.

Les uns et les autres se découvrent ; les débuts sont plutôt prometteurs grâce à la bonne humeur de Georgette, petite femelle carlin hyper-affectueuse. Certes, le manoir fait un peu peur avec ses bruits nocturnes et ses courants d'air inexpliqués, mais Susan pense qu'elle pourra être heureuse si elle sait se faire adopter. Brutalement vient alors un drôle de rêve éveillé, sans cesse repris, où évoluent Susan, Eliot, son excentrique grand-père Alfred, et Georgette (qui parle en zézayant adorablement). Deux clans de fantômes s'y affrontent, voulant chacun traiter à leur façon une malédiction séculaire et interpellant pour ce faire Susan. Dans le monde réel, Susan et Eliot mènent l'enquête ; ils comprennent que la jeune fille n'est sûrement pas arrivée par hasard dans cette vieille bâtisse...

Je n'ai pas lu la série Oksa Pollock, et j'avais très envie de découvrir ces deux auteures françaises à succès. Le résultat a été à la hauteur de mes attentes, ou plutôt de celles d'un supposé jeune lecteur (à partir de 11 ans).

Suivie par un narrateur omniscient qui utilise souvent le discours indirect libre, Susan n'est pas d'emblée attachante : idées saugrenues, caractère instable, manipulatrice... C'est au fil du roman, en découvrant ses faiblesses et en appréciant son début de relation avec Eliot, qu'on apprend à l'aimer (un peu). Par contre, le ton, l'écriture, sont eux immédiatement chaleureux, puis se teinteront d'une délicieuse ambiance angoissante – pas trop, la mignonne Georgette et le fait que les personnages évoluent toujours ensemble tempèrent les frissons. Ceci dit, les événements du passé relatés dans le rêve sont d'une grande cruauté, finalement rare en littérature jeunesse. J'ai trouvé par contre dommage que le contexte géographique au fort potentiel, l'Ecosse, ne soit pas davantage mis en scène.

On est littéralement séduits, captivés et ce malgré les quelques petites faiblesses d'écriture ; les auteures n'oublient aucune facette dramatique de leur création commune : action, mystère, psychologie, humour... On peut être un instant décontenancés par le décalage entre des aventures somme toute possible à tout âge pour les héros (on a vite fait de leur donner une douzaine d'années) et le caractère adolescent de ces deux personnages qui se volent des baisers et des sensations. Rapidement on se rattrape car il n'y a aucune insistance sur leur amourette. De même, j'ai souvent oublié la maladie d'Eliot, presque complètement annulée grâce à tout l'attirail technique de la maison (les Hopper sont riches). Pauvre petite fille à la découverte de ses origines, Susan reste alors le personnage fort dont on ne doute pas qu'il brisera la malédiction. Comment ? C'est toute la question qui nous attire irrésistiblement vers le second tome !

susan hopper