La Marque de l'éléphant blanc - Bertrand Solet

La Marque de l’éléphant blanc

De Bertrand Solet

Seuil jeunesse – mars 2012

Combattant des armées de Charlemagne, Radbert retourne dans sa famille en Bourgogne. Là, il tombe amoureux d'une esclave, Zala, l'achète et tente de gagner sa confiance. Ses efforts sont réduits à néant lorsque la belle comprend que Radbert a autrefois poursuivi et volé son peuple, les Avars. Désespéré, le jeune homme repart en Orient, en compagnie d'émissaires du roi chargés de ramener un éléphant blanc, cadeau d'un calife, à Aix-la-Chapelle.

Bertrand Solet connaît son époque, qu'il reconstitue ici avec un soin naturel, poussant le détail jusque dans le trajet exact d'Abul-Abbas, cet éléphant blanc de combat offert à Charlemagne à peu près au moment de son couronnement en tant qu'empereur. Sur cette solide base, par le biais de son narrateur et héros Radbert, l'auteur construit une belle histoire d'amour – évidemment compliquée et contrariée. Les personnages principaux deviennent facilement intemporels, le preux chevalier et la fière princesse qui se trouvent pour mieux se perdre. L'équilibre entre les deux éléments (histoire et sentiments) est excellent, l'un poussant l'autre dans un déroulement linéaire qui élude les temps morts. On peut regretter un souffle épique un peu sage, on n'en rira pas moins aux dépens du moine Guiton, faire-valoir simplet de Radbert. La fin attendue consacre ce roman un brin scolaire, mais toujours plaisant presque (rien qu'avec l'éléphant). A lire dès 11 ans.