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Les riches heures de Fantasia
11 avril 2012

Hate List - Jennifer Brown

Hate List

De Jennifer Brown

traduit de l'américain par Céline Alexandre

Albin Michel – collection Wiz – février 2012

Nick arrive un matin au lycée, sort un revolver et tire sur ses camarades. Que s'est-il passé ? L'enquête montrera qu'il avait rédigé avec sa petite amie Valérie une « liste de la haine », composée des noms des personnes que les deux jugeaient pénibles ou méprisables. Oui, mais voilà, Valérie, survivante, a tenté ce jour-là de sauver ses camarades, complètement dépassée par le geste brutal de Nick... De quel côté se situe-t-elle ?

Un été après les événements, le roman s'intéresse uniquement à Valérie, et à sa lente reconstruction. La jeune fille a d'elle-même tiré un trait sur Nick, et sur toute explication, toute psychologie le concernant. C'est un choix un peu étonnant, qui dénote en même temps de l'envie de vivre de la narratrice. Derrière ses faiblesses flagrantes, derrière son quotidien familial déchiré - ses parents sont en train de divorcer -, le lecteur sait qu'elle ne peut que s'en sortir. Son chemin constitue évidemment le cœur du roman ; il sera long et tortueux, parsemé de mains qui se tendent et de phrases qui claquent. Heureusement, Valérie a un psychologue attentif, une professeur de peinture chaleureuse (oui, l'art-thérapie est encore passé par là), et aussi des amies insoupçonnées au lycée. Elle refusera d'ailleurs ces dernières, pensant ne pas les mériter ou croyant à un piège, avant de faire son propre deuil du drame et de Nick, et d'accepter de clore ses années lycées positivement.

J'ai lu avec attention ce gros roman qui se veut coup de poing, tout en le trouvant un tout petit peu bavard. Il ne lui manque rien, Valérie est bouleversante, mais l'auteure nous en dit trop à mon sens. Toutefois, souvenirs d'une famille aujourd'hui décomposée, moments d'intimité heureux avec Nick, rappels du jour du drame permettent de pointer clairement l'importance de la notion de groupe à l'adolescence, et de démonter le mécanisme d'une haine non voulue au départ. A lire pour son thème très actuel, à apprécier pour son héroïne pas comme les autres.

A lire aussi, autre point de vue, et toujours pas celui du tueur : Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver (Belfond, 2006)

A voir : Elephant de Gus van Sant (2003)

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« Je me suis affalée contre mes oreillers, fixant les chevaux de mon papier peint qui galopaient vers le néant. J’ai fermé les yeux et essayé d’imaginer que je chevauchais l’un deux, comme avant. Impossible. Tout ce que je voyais, c’étaient des chevaux qui me décochaient des ruades pour que je tombe, et paf ! je m’écroulais sur les fesses contre le sol dur comme du bois. En plus, les chevaux avaient tour à tour les visages de Papa, de M. Angerson, de Troy, de Nick. De moi. » (p. 326)



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Commentaires
L
C'est vrai que ce serait pas mal du tout du lire un livre sur ce thème du point de vue du tueur ! <br /> <br /> Encore un livre qui m'attend dans ma PAL !
R
Même avis, je me suis même carrément ennuyée par moment...
B
ah il me tente bien celui-ci...
F
Dommage ! Je n'ai pas encore lu Il faut qu'on parle de Kevin, ni vu le film, mais tout le monde m'en dit du bien !
G
oui, moi aussi, je l'ai trouvé un peu bavard!
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