Chaque Soir à 11 heures - Malika Ferdjoukh
Chaque Soir à 11 heures
De Malika Ferdjoukh
Flammarion – collection Emotions – septembre 2011
13 euros
Wilhemina dite Willa, dont les parents sont séparés, navigue entre une mère organisatrice de concours de beauté et un père sculpteur à concepts. Elle fréquente un lycée privé parisien chic ; sa meilleure amie habite un palace où elle organise de gigantesques fêtes et son petit copain est un riche et beau héritier… L’arrivée dans sa vie du taciturne Edern va apporter un peu de mystère dans cette vie très branchouille.
C’est officiel : Malika Ferdjoukh est amatrice de vieilles pierres, si possible chargées d’histoire familiale. Après la Vill’Hervé, voici Fausse-Malice, maison d’Edern et sa délicieuse petite sœur aveugle, un manoir délabré au fond d’une impasse en plein Montmartre bobo. Car ne nous y trompons pas, le roman entier évolue dans des hautes sphères sociales, et même Edern se présente en fils (orphelin, certes) d’un directeur de laboratoire pharmaceutique. La narratrice Willa n’est heureusement pas une fille sans conscience, elle fait ses courses au supermarché comme tout le monde, et on l’adopte très facilement. De toute façon, il faut accepter cette ambiance « L.O.L. », dont la légèreté peut cacher au demeurant des abîmes de lâcheté, pour profiter pleinement de l’histoire à énigme(s). Celle-ci en vaut la peine, fort bien tournée entre jalousies d’adultes amoureux, querelles de pouvoir et vengeances tardives… Jusqu’au bout, on reste perplexe, captivé.
Un joli roman bien rodé, chaleureux comme l’auteur sait les tisser, mais qui n’oublie cependant pas d’intriguer le lecteur : que demander de plus ? Ca fait du bien et on aime.
« - Mon devoir était grave nul, j’ai tout raté, disait Marie-Cé en me faisant le bise. Je ne savais rien. – Avec tout ce que tu ne sais pas, ma biche, on remplirait la BNF, dit galamment Octave. » (p. 371)