La 5e vague - Rick Yancey
La 5ème vague tome 1
de Rick Yancey
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Francine Deroyan
Robert Laffont – collection R - 2013
La Guerre des mondes, Rencontre du troisième type, Star Trek, E.T., Xfiles : autant de livres, films, séries télévisées reléguées aux oubliettes avec leur figure gentiment caoutchouteuse ou affreusement mécanique d'extra-terrestre. Car, tenez-vous bien, le martien nouveau est arrivé. Moderne et élégant, il est un pur esprit qui se télécharge (et se met à jour) dans nos propres corps via un programme joliment nommé Wonderland. Mais cela, Cassie ne le sait pas tout de suite. Elle a déjà vécu quatre vagues d'invasion – depuis la fin de l'électricité jusqu'à la maladie mortelle – et perdu toute sa famille. Ses objectifs : survivre, et retrouver son petit frère Sammy, emmené dans une base militaire soit-disant sécurisée. Fatiguée, puis blessée, elle recontre Evan et accepte de lui faire confiance. Pendant ce temps, Sammy est bel et bien enrôlé par les « autres », avec Ben, un lycéen que connaît Cassie.
Narrations en « je » de Cassie ou de Ben, souvenirs des débuts de l'attaque qui envahissent (c'est le cas de le dire) le présent urgent pour un effet de suspense dans les deux sens, dialogues vifs et pensées intérieures dramatiques, phrases courtes et emploi du présent, Rick Yancey emploie l'artillerie lourde – et efficace – afin d'effrayer le lecteur et donc de capter son attention. Cassie campe un personnage attachant, une de ces héroïnes à la fois sentimentales (ma famille, mon amoureux putatif) et dures, taillées pour les milieux hostiles. Ben, beau garçon intelligent, se révèle presque plus doux, quoique tout aussi courageux. Et la définition du courage, justement, n'a jamais paru aussi juste que face à ces « autres » si sinueux : continuer quand on a peur, garder espoir lorsque tout semble perdu.
Pernicieuse, la cinquième vague symbolise l'horreur absolue, celle qui défera le plus sûrement l'humanité en lui ôtant toute solidarité : c'est à la fois classique et bien trouvé. Un gros roman à lire à partir de 15 ans, qui sait revisiter le mythe de l'extra-terrestre version Apocalypse, mais qui sera inclus (grmpf...) dans une trilogie... A noter un regret de Fantasia : pas un chien, pas un chat ne traversent les tribulations de nos héros. Et les quatre pattes, ils deviennent quoi, hein ?