Le Retour de la demoiselle - Cathy Ytak
Le Retour de la demoiselle
De Cathy Ytak
Ecole des Loisirs – collection Medium – janvier 2012
Brian habite une ferme avec ses parents, dans le Jura. Tous ses souvenirs s’accompagnent de la nature environnante. Mais juste sous ses fenêtres, des entrepreneurs commencent la construction d’un complexe hôtelier, anéantissant entièrement l’éco-système d’une combe. Le jeune homme va canaliser sa rage en apprenant à jouer de la harpe avec une étudiante en musicologie et son étrange petite sœur.
Unique, féérique. Ce roman m’a littéralement transportée avec ses courts chapitres dans une langue simple au présent, son narrateur externe qui observe minutieusement les états d’âme de Brian, son temps comme suspendu et ses brusques accélérations… Cathy Ytak parle d’écologie, de musique ancienne, de métiers manuels, mais ne tombe pas dans le discours stigmatisant du retour aux vraies valeurs. Elle a la délicatesse de l’intime, avec des personnages adolescents attachants, que nous voyons peu à peu devenir adultes, se construire un avenir : Maureen la dévouée, Brian le révolté, Lenia la fragile sont au cœur de nos préoccupations, autant que la protection de la combe. Et puis aussi, véritable enchantement, l’auteure introduit un brin – ni trop, ni trop peu - de fantastique dans son histoire. La libellule aérienne prend toute sa dimension de petite fée, et je suis sortie ravie de la pirouette finale… Le roman est court, et on peut difficilement en dire plus sans que l’effet « découverte » par le lecteur n’en pâtisse. Mais Fantasia l’affirme haut et fort, il faut absolument se laisser porter par le rythme tranquille du Retour de la demoiselle, véritable bijou de finesse dans un monde trop violent.
A mettre en parallèle avec L’Attrape-rêves de Xavier-Laurent Petit (Ecole des Loisirs, 2009)
« Brian s'évade et rêve d'un autre monde, loin des cris et de la fureur des guerres. Un monde où les gens vivraient en paix, où la nature serait simplement respectée. Un humain, un arbre, un animal. Une pierre, de l'eau. Tous indispensables, tous irremplaçables. Avec la musique au centre, pour relier les hommes et la terre qui les porte. » (p. 88)