Paradise - Simone Elkeles
Paradise
De Simone Elkeles
Traduit de l’américain par Sylvie Del Cotto
La Martinière jeunesse – janvier 2012
Après un an d’enfermement pour avoir heurté Maggie, une amie d’enfance, en conduisant en état d’ivresse, Caleb sort de prison. Après un an de rééducation, la jambe toujours handicapée et le moral porté par l’espoir d’une bourse pour partir en Espagne, Maggie sort de l’hôpital. Les deux lycéens retournent chez leurs parents, dans la petite ville de Paradise, et tentent de reprendre une vie normale.
Tour à tour narrateurs en de courts chapitres au présent, nous suivons leurs points de vue, leurs histoires personnelles – tout ne se concentre pas autour de l’accident -, leurs doutes et leurs secrets… Attention, il y a de véritables petites « bombes » absolument pas préparées ! La similitude des isolements des deux héros frappe rapidement, et on n’est donc qu’à moitié étonnés de les voir se rapprocher. J’avoue que je craignais le sentimentalisme outrancier, mais Simone Elkeles reste d’une grande pudeur et délicatesse, avec de petites envolées lyriques très équilibrées.
En marge des choix compliqués que vont devoir effectuer Caleb et Maggie, les personnages secondaires (familles, amis…) modulent encore les bouleversements engendrés par l’accident : honte, espoir, déni… chacun réagit comme il peut face à l’adversité. La fin tirera des larmes à plus d’une midinette…
Au final, ce roman maîtrisé épouse les vicissitudes de la vie avec un naturel et une vérité époustouflants. Il emporte à la fois le lecteur en quête d’une belle histoire d’amour et celui qui recherche une intrigue davantage psychologique. Une réussite qui mérite qu’on s’y arrête !
Une mise en parallèle avec une lecture récente : L'Année où tout a changé de Jill Hucklesby. Ah, la résilience... ! [ lien ici parce que Canalblog est en grève... : http://heuresdefantasia.canalblog.com/archives/2012/01/11/23197405.html?t=1330786743847#c48376249 ]
« - ‘Non, confirme-t-il. Parce que la prochaine fois que je t’embrasserai, ta mère ne sera pas sur le point de rentrer et je prendrai tout mon temps.’ Vérifiant l’heure à mon réveil, je confirme d’un signe de tête. Pensif, il se mordille la lèvre inférieure. ‘-La prochaine fois que je t’embrasserai, ça durera très longtemps. Et quand on s’arrêtera, tu comprendras qu’aucune expérience n’est nécessaire au plus beau des baisers.’ Me laissant seule, émerveillée, Caleb sort de chez moi. » (p. 218)