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Les riches heures de Fantasia
10 avril 2014

1914-1918 #5 - Le Baron bleu - Gilles Baum et Thierry Dedieu

Le Baron bleu

de Gilles Baum et Thierry Dedieu

Seuil jeunesse – 2014

coeur mini mini

« C'est une histoire de l'autre siècle. Quand on faisait encore la guerre à la main. »

Un baron, féru d'aéronautique et d'ornithologie, repeint son avion en tenue camouflage lorsque la guerre éclate. Avant de partir au-devant de l'ennemi, il lui faut des projectiles : le voilà qui fouille dans sa bibliothèque et choisit quelques ouvrages bien lourds. Et poum : Guerre et paix atterrit dans les bras d'un général allemand, qui en oublie de donner ses ordres. A force de larguer des « théories désarmantes » et des « récits de voyage déroutants », d'envoyer le début d'un roman dans un camp et la fin dans l'autre (pour « amorcer le dialogue »), le baron finit par provoquer la paix. Il est alors décoré « des armes et des lettres », tandis que ses deux chats, privés de bibliothèque, peuvent se prélasser sur la carlingue de l'avion ou s'accrocher à l'hélice (Fantasia en rêve, maintenant).

Langue piquante en jeux de mots haute qualité et illustrations trépidantes de bonhomie (je sais, c'est un peu contradictoire, mais c'est ce qui me vient de mieux à l'esprit pour les qualifier) : il faut apprécier l'un et l'autre conjointement afin de saisir toute la pertinence de cet album pacifiste, clin d'oeil au fameux « Baron rouge » allemand. De par les pages de garde en cartes anciennes couleur sépia, puis à travers les quelques décors minimalistes, on comprend qu'il doit s'agir de la Première Guerre Mondiale version littéraire, bien sûr.

Tout va très vite, se réduit à l'essentiel, et notre baron ne cesse de courir ou de voler d'action en action. Un effet de pointillés sur le dessin fait penser à des photographies dans de vieux journaux : les auteurs nous livrent un compte-rendu, à nous d'imaginer les longues périodes entre les ellipses. Simplifié à l'extrême, farfelu en diable, le conflit n'aura donc pas duré bien longtemps, mais on aura compris le message ! Le poids des mots n'est pas vain... Allez, un petit dernier pour la route : « Quand le baron semait des poèmes, il poussait des poètes ». Tout un programme...

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