Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les riches heures de Fantasia
21 janvier 2014

La femme aux chats - Guillaume Leblanc

La femme au chat

de Guillaume Leblanc

Seuil – collection raconter la vie – 2014

J'ai découvert par hasard, dans une revue culturelle, la toute nouvelle collection « raconter la vie » au Seuil, dirigée par Pierre Rosanvallon : un « roman vrai de la société française » qui se propose de rassembler des témoignages de vies, comme la vôtre ou la mienne. Curieuse, je vais donc en librairie, et je vois La femme au chat.

Karine, contrôleuse des impôts près de Bordeaux, est aussi éleveuse de sacrés de Birmanie. Hum. L'ouvrage est écrit par Guillaume Leblanc, professeur de philosophie, et lui-même heureux humain d'un birman. Hum hum.

Il raconte en termes précis la passion de Karine, en l'inscrivant toujours en regard de son métier de fonctionnaire. Un métier qu'elle n'a pas forcément choisi, mais qu'elle a toujours exécuté consciencieusement et dont elle peine aujourd'hui à trouver le sens, dans le cadre de réformes toujours plus nombreuses. Son élevage de chats, gourmand en temps, en attention et en argent, n'est en rien une fuite, mais il lui apporte un équilibre nécessaire à son épanouissement : les chiffres et les félins finissent par se mêler pour former le tout d'une vie.

Nous serions de plus en plus de Français dans ce cas-là, comme si une activité unique ne pouvait plus suffire à contenir des envies, et à apporter des satisfactions. La crise du travail est certes en filigrane, mais il y a sans doute à extrapoler et s'interroger aussi sur l'individualisme et l'idée de bonheur, l'extension du temps libre et son utilisation, la création d'un espace critique dans un monde connecté, etc. En écrasant un peu la pensée de Marcuse, on peut penser que l'homme unidimensionnel ne serait plus, et... tant mieux.

En attendant, le choix de Karine est celui d'un monde de douceur et de poils, de beauté et de tranquillité. Les chats, les animaux domestiques nous permettent de nous ressourcer, c'est indéniable. Reste à les considérer non comme des êtres humains, mais comme d'autres compagnons à la hauteur desquels il faut se déplacer. Si je m'amuse sur ce blog à anthropomorphiser Fantasia, je passe aussi du temps à mettre mon nez en face de son museau pour lui dire bonjour, à la brosser pour la voir se rouler de bonheur, à jouer avec un marque-pages à onze heures du soir... et je ne vous parle même pas de l'appartement transformé (Guillaume Leblanc parle d'ailleurs de cette notion d'espace).

« Raconter la vie » se présente donc comme une collection citoyenne, examinant des faits de société à partir d'exemples concrets – nous -. A terme, Pierre Rosanvallon espère déclencher un débat public, une nouvelle expérience de démocratie. Pour en savoir plus et découvrir d'autres trajectoires de vie, rendez-vous sur : http://www.raconterlavie.fr.

 IMG_8808

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Belle découverte que cette collection qui permet d'être sensible ou non aux divers problèmes que génère notre société contemporaine composée de citoyens d'horizons divers et variés. Merci pour cette information qui m'intéresse vivement.
Les riches heures de Fantasia
Publicité
Les riches heures de Fantasia
Publicité