Catacomb City tome 1 - Hilary Wagner

Catacomb City tome 1

de Hilary Wagner

traduit de l'américain par Jean Esch

Albin Michel jeunesse – collection Wiz - 2013

Vincent Nighstshade, jeune rat fils d'un meneur politique assassiné, n'a de cesse de protéger son petit frère Victor des attaques du chef de l'Armée de la mort, l'infâme Billycan, lui-même âme damnée du Haut Ministre Killdeer. Il doit pour cela quitter précipitamment les catacombes, et gagner le monde des humains. Les deux ratons rejoignent alors une organisation de résistance contre Killdeer, dirigée par le rat Juniper, héros que tout le monde croyait disparu. Il s'agit d'organiser un coup d'Etat, et vite : la jolie nièce de Juniper, Clover, a été choisie pour former un couple avec Killdeer...

Catacomb City n'invente pas le genre : les séries d'aventures animalières avec querelles de pouvoir sur fond plus ou moins moyen-âgeux sont nombreuses, et on pense récemment au beau Royaume d'Outrebrume de M.I. McAllister. Encore faut-il savoir renouveler le style, ou à tout le moins le rendre savoureux, captivant. Hilary Wagner s'y emploie avec conviction, et parvient à rendre ces petits rats – animal à la symbolique antipathique s'il en est – émouvants autant qu'attachants. Même Billycan, albinos échappé d'un laboratoire, est au fond plus à plaindre qu'à détester.

L'action est menée tambour battant, si bien qu'on n'identifie pas forcément un ou des héros en particulier : de Clover la futée à Vincent le preux, de Juniper le généreux à Killdeer le roi fainéant, chacun des personnages trouve sa place dans ce monde rude, où une petite pluie devient une inondation catastrophique. Très organisé, l'univers des rats est crédible, y compris dans son coup d'Etat surprise. J'ai aimé les clins d'oeil aux humains, et cette participation d'un petit garçon à qui ses parents avaient raconté cette « légende » des catacombes.

Mais surtout, alors qu'on avait pensé trouver ses marques, et déguster un roman fantastique de type plutôt merveilleux malgré quelques (relatives) violences, les dernières pages habiles et terrifiantes nous invitent vers un second tome où l'ennemi ne se nichera certainement pas là où on l'attend... Une série sincère et juste, à lire dès 11/12 ans,  juste desservie par sa couverture (les grosses pattes des rats...).