Playmobil - Le chien des Baskerville
de Richard Unglik
adapté d'Arthur Conan Doyle
Casterman – 2013
Les Playmobil, puis les Lego, ce sont des heures et des heures d'une enfance constructive. Un jour, on les range dans une caisse, et on les oublie (mais juste un peu). Richard Unglik leur offre une nouvelle « jeunesse » dans ses livres, les mettant en scène d'abord dans des documentaires, et maintenant une fiction. Et pas n'importe laquelle : Le chien des Baskerville de Conan Doyle, quasiment un autre mythe (scolaire) des 10-12 ans, et un classique de la littérature policière. Sherlock Holmes n'a pas perdu sa pipe ni Watson son sourire un rien candide, et nos deux héros sont prêts à s'enfoncer dans les brumes du Devonshire.
Dépassant complètement l'humour de ses petits personnages de plastique aux visages jaunes, l'auteur réalise un formidable travail sur l'atmosphère, la composition des illustrations à chaque double-page (voire quadruple-page pour quelques scènes panoramiques se dépliant). Je craignais un peu l'effet « mauvais dessin animé », mais pas du tout. Photographiés en situation, les Playmobil s'incrustent dans un brouillard, dans des effets d'éclairage nocturne, dans des articles de journaux (où ils sont alors dessinés façon gravures), dans des détails choisis avec pertinence – des horloges pour le temps qui passe, des contours de pages ourlés, etc.
L'ensemble absolument épatant n'a rien à envier à un travail « sérieux » d'illustrateur, et l'histoire, certes abrégée, reste globalement fidèle à l'originale. La tâche était énorme (96 pages sur ce rythme illustré), le résultat prouve la réussite : vous aimiez déjà Sherlock Holmes, vous allez l'adorer, et surtout le considérer d'un œil totalement neuf !
Fantasia : le chien des Baskerville ? Pff, même pas peur !