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Les riches heures de Fantasia
5 novembre 2013

Sacrifice à la lune - Marcus Sedgwick

Sacrifice à la lune

de Marcus Sedgwick

traduit de l'anglais par Valérie Dayre

Thierry Magnier – 2013

Blessed Island, île Bienheureuse, île Bénie, île de Blest... d'aucuns imaginent un pays de douceur et de félicité, peut-être d'immortalité avec ces petites orchidées « dragons » que l'on boit en infusions. Nous sommes en 2073 : Eric, journaliste, vient enquêter sur ce territoire isolé. Et puis il oublie. Et puis il tombe amoureux de Merle. Et puis il devient victime, sacrifié sur l'autel des origines...

Nous partons en 2011. Eric, garçon d'une quinzaine d'années un peu simple, aide des archéologues à retrouver une curieuse tombe viking à deux squelettes. Nous continuons à reculer dans le temps, et découvrons un aviateur perdu de la Seconde Guerre Mondiale, expliquant la présence d'une bombe près de la tombe de la deuxième partie. Etc,etc.

Le roman se compose de sept histoires de plus en plus anciennes, qui toutes décortiquent les secrets de l'île, tissent des liens de cause à effet entre elles, mais aussi des rapprochements plus formels, jolies figures retrouvées allant du lièvre au dragon (voire un personnage...), en passant par la répétition de certaines phrases. La langue est superbe, claquante à la façon de l'implacable contenu. Et peu à peu, on comprend que l'île n'est pas si « bénie » que cela (p. 208) : elle a ses morts, elle a ses drames, elle baigne dans le fantastique le plus tortueux. Une fin heureuse est-elle permise ?

Marcus Sedgwick renouvelle la force du court Revolver dans un univers également clos et rude, au sein duquel les personnages se perdent, se découvrent, pour le meilleur et pour le pire. Un roman virtuose et fascinant, aussi bien d'un point de vue littéraire que de celui de son histoire (ses histoires) sauvage(s). En dire plus serait gâcher le plaisir du lecteur !

IMG_8528

« Les gens, la plupart du temps, tiennent que la civilisation ne cesse de progresser, que le monde s'améliore, devient plus pacifique, c'est parfois vrai. Mais s'il est une chose qu'il a apprise dans sa carrière d'archéologue, c'est que ce ne l'est pas toujours. Parfois, lorsqu'une civilisation décline, parfois, les choses retournent à un état plus primitif. Plus primitif et plus violent. » (p. 94)

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