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Les riches heures de Fantasia
29 octobre 2013

Le démon des brumes - Luc Blanvillain

Le démon des brumes

de Luc Blanvillain

Seuil jeunesse – 2013

Melvil est un nouvel élève du lycée. Raphaël, petit ami de Laura, comprend tout de suite le danger pour son couple. Mais, bizarrement, Melvil attire toutes les sympathies autour de lui, y compris celle du jaloux. La situation tendue pourrait durer longtemps si des morts suspectes n'intervenaient pas, tandis qu'Apolline, la meilleure amie de Laura, subit de violents cauchemars à propos d'une Fille de la Brume...

En préface, le lecteur apprend la vérité à propos de Melvil, démon séculaire qui a besoin d'être aimé par une de ces Filles de la Brume pour exister. Il est donc particulièrement amusant de voir les personnages de notre monde adopter Melvil sans deviner d'où vient son langage châtié et ses habitudes hautaines. Toutefois, la réalité du satanique jeune homme déborde bien vite et entrent alors en scène des policiers, fatigués, débordés, des figures que nous connaissons bien maintenant dans le roman policier.

Les adolescents, Raphaël et son copain le surdoué Vincent en tête, choisissent alors de se raccrocher au justicier solitaire à la retraite qui est finalement le seul à les prendre au sérieux, et surtout à leur donner des réponses. Cela ne les empêchera pas de mener leur petite enquête en parallèle, heureusement pour Laura (la Fille de la Brume) qu'il sauveront in extremis.

Luc Blanvillain est un auteur que j'aime beaucoup, capable de me faire rire continûment sur toute la longueur de ses romans. Je l'ai retrouvé ici avec plaisir et surprise dans une histoire du type thriller fantastique, bien troussée et captivante, malgré une fin un peu rapide, et surtout ouverte, en demi-teinte. Si l'humour est beaucoup moins présent, l'auteur sait user autrement de sa plume alerte et solide pour emporter le lecteur dans ses aventures entre un Moyen-Âge de légendes et un lycée tourangeau d'aujourd'hui (belle galerie de professeurs). Et puis, outre le discours indirect libre toujours riche en ruptures de tons, il reste quelques jolis morceaux de bravoure à savourer et lire/relire avec joie (voir les deux extraits ci-dessous) !!

Cette variation sensible dans l'œuvre de l'auteur m'a amenée à justement davantage ressentir ses multiples capacités : c'est vraiment bien écrit, avec des registres souvent différents mais autant maîtrisés pour composer un tout naturel et original. Avec finesse, sont ici moqués les vampires et autres créatures surnaturelles (Laura est une fervente lectrice de bit-lit) alors même qu'un des personnages principaux est un démon, à la fois complètement effrayant et... carrément décalé. Le lecteur croit bien sûr à ce qui est raconté, tout en gardant un recul critique assurément voulu. Il n'est pas anodin que l'étang de la Brume soit condamné à être prochainement asséché afin qu'on construise à sa place des immeubles d'habitation...

Au final, Le démon des brumes – couverture et titre classiques – se révèle un roman tournant autour de thématiques attendues pour mieux les démonter. Un roman facile à lire, mais exigeant, ou tout du moins intelligent, dans sa compréhension globale. Donc à se procurer pour se faire son idée, dès 12/13 ans. Et voilà, Luc Blanvillain m'a surprise mais ne m'a une fois encore pas déçue !

IMG_8471

« Mais là, ça craignait carrément. Le pire des beaux gosses, le plus délicatement musclé des serial lovers, le plus abominablement sexy des vampires dépressifs, le plus redoutable des rêves de jeune fille venait de débouler dans la réalité. » (p. 42)

«  Et là : miracle : Au milieu des photos de femmes de tous âges se nommant en effet Bergère, il reconnut celle de sa prof de latin, complètement métamorphosée : elle ne portait plus de lunettes, avait remplacé son chignon par une coiffure en pétard et affichait une moue boudeuse dite 'baiser de canard', qui paraissait tripler le volume de ses lèvres minces. Elle avait 879 amis. » (p. 258)

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Commentaires
B
je n'ai lu que Cupidon Power mais j'ai très envie de découvrir ses autres titres
L
J'aime bien cet auteur, mais je ne connaissais pas ce titre !
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