La ligue des cœurs brisés
de Pamela Wells
traduit de l'américain par Cécile Leclère
Albin Michel jeunesse – collection Wiz - 2013
Elles sont quatre : Sidney la fiancée modèle, Raven la croqueuse de garçons, Kelly la rêveuse d'amour absolu et Alexia la célibataire timide. Amies depuis toujours, elles vont vivre chacune et en même temps une rupture – à l'exception d'Alexia, donc. C'est cette dernière, fille de psychologues, qui va leur proposer un code en vingt-neuf points, liste de choses à faire et ne pas faire pour surmonter son chagrin et oublier l'ex-petit ami. Les filles vont essayer de l'appliquer et vérifier son efficacité.
Il y a ce début, tellement atroce qu'il en devient réjouissant, ces trois chapitres successifs au cours desquels les filles se voient « larguées », de façons différentes, mais toujours sans ménagement. Et puis il y a ce code, très adolescent, très... artificiel. Un lecteur aguerri n'y croit pas vraiment, pas plus qu'aux détails sur le gloss de Sidney ou la couleur de la jupe de Kelly.
Nous suivons ensuite les belles au gré de leurs évolutions émotionnelles, de leurs rencontres entre elles, chaque tête de chapitre présentant en exergue un ou plusieurs articles du code. Lequel se voit bien sûr bafoué dans les lignes qui suivent. De fait, alors qu'Alexia elle-même est en train de tomber amoureuse, on a l'impression que les héroïnes patinent, s'embourbent dans une mélasse de « cœurs brisés ». Insensiblement, les événements nous donneront tort, quand bien même les psychologies des personnages ne sont ni étonnantes, ni très fouillées. Les filles représentent chacune un type de personnalité, une facette de réactions possibles, entre le désespoir et la découverte de soi.
Bref, ça finit bien, et le code aura été, de manière indirecte et parfois tortueuse, utilisé. Je conseille quand même aux lectrices (à partir de 14 ans) d'attendre une embellie dans leur paysage amoureux avant d'ouvrir cette variation houleuse au pays de Cupidon !
