Ma Mère est partout

de Nathalie Kuperman

illustré par Aurélie Guillerey

Ecole des Loisirs – collection Mouche - 2013

Le petit narrateur Joseph est désespéré : forte de son amour pour lui, sa mère s'est faite toute petite dans son cartable pour l'accompagner à l'école et lui donner son goûter. Le lendemain, elle devient géante afin de protéger son fils d'une bagarre. La honte ! Joseph ne voudrait plus rien avoir à décider dans sa vie, comme ces fleuves se jetant dans la mer qu'il apprend à l'école. Il essaye pourtant de faire comprendre à sa mère qu'il n'a pas (plus) besoin d'elle tout le temps, mais cela semble difficile à celle qui l'appelle encore « mon petit écureuil »... Cependant, peu à peu, les choses évoluent et chacun prend sa nouvelle place. Joseph se fait à l'idée de grandir, libertés grisantes et obligations à tenir incluses.

En « je » et au présent, l'habileté du texte est d'entretenir finement le flou entre illusions de Joseph et réalité d'un petit bout qui devient grand. Alors que les parents mêmes acceptent sereinement l'idée d'une maman magique, Joseph est incapable de retrouver dans son sac le fameux goûter, et son copain Baptiste ne se souvient pas de leur soit-disant querelle. Alors, vrai roman fantastique avec métaphore ou simple variation sur les peurs imaginaires d'un garçonnet confronté à la séparation symbolique de sa mère ? Les deux options sont ouvertes, joliment racontées avec un certain humour, brillamment accompagnées des illustrations suggestives d'Aurélie Guillerey. A faire lire aux jeunes sensibles dès 8 ans !

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