Le Poulet fermier

d'Agnès Desarthe

illustré par Anaïs Vaugelade

Ecole des Loisirs – collection Mouche - 2013

Très jeune et pas bien finaud, Douglas Dumordu se retrouve à la tête de la ferme familiale. Il doit se débrouiller seul et... c'est une catastrophe : semis hors saison, vaches pas traites tous les jours, tracteur conduit à l'envers. Le voisin, le père Tropenjus, s'inquiète, d'autant plus que sa fille s'est amourachée de Douglas le maladroit. C'est elle qui suggère à l'apprenti agriculteur de se lancer dans le poulet fermier, tendance du marché porteuse. Douglas ne fait ni une ni deux et choisit le plus malin des volatiles du poulailler (entre autres, il parle et s'appelle Ernest), l'habille d'une salopette et le lance dans la co-exploitation de la ferme. En échange, on ne mangera plus de poulet chez les Dumordu. Et soudain, tout va mieux : le poulet fermier avait eu le temps d'observer le père de Douglas au travail, il peut donc utilement conseiller notre simplet. La fiancée ne veut tout d'abord pas croire ce que lui raconte son promis, on appelle même l'asile, mais la belle admet bientôt la réalité, chanceuse, du duo homme/animal.

Que c'est drôle ! Douglas Dumordu fait rire tout seul de sa bêtise, mais le contexte villageois empêtré de rationalité en rajoute une couche. Le « poulet fermier » est irrésistible, norme d'élevage prise au pied de la lettre pour former le compagnon idéal de tout agriculteur. Nous ferions mieux de ne pas oublier que les animaux que nous élevons ont une intelligence et des émotions, veut peut-être nous dire l'auteure (voir son roman adulte Une Partie de chasse - L'Olivier, 2012). Les illustrations toniques, avec des visages souvent déformés pour accentuer les expressions, finalisent parfaitement le texte savoureux. Une petite lecture hilarante à faire découvrir (en donnant la clé si besoin) dès 7 ans.

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