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Les riches heures de Fantasia
16 mai 2013

Le bon Antoine - Marie Desplechin

Le bon Antoine

de Marie Desplechin

Gallimard jeunesse – 2013 

Par un drôle de concours de circonstances malheureuses, Antoine est puni pour une semaine au lycée : il doit suivre l'équipe de nettoyage avant les cours. Il rencontre alors Bébé, jolie et exubérante jeune femme qui ne cesse de lui parler de Chouchou, son fils. La loi de Murphy étant ce qu'elle est, Antoine, un peu émoustillé, se retrouve de fil en aiguille avec Chouchou sur les bras. Les copains et copines vont l'aider à nourrir et tenir propre le bébé, dans l'attente de sa mère inconsciemment partie sur les routes d'un tournage de film...

Le bon Antoine est un peu la suite de La belle Adèle, puisqu'on y retrouve des personnages. Mais Antoine, narrateur, est bien différent de la pragmatique Adèle : papillon qui se brûle les ailes, mouche perdue volant en tous sens, le jeune homme ressemble à un grand enfant, adorable, certes, mais sans grande lucidité – comme Bébé – à propos des conséquences de ses actes. Et l'action, l'intrigue, se déroule de la même façon un peu folle, quoique bien ancrée dans des réalités : l'invisible travail matinal, les familles monoparentales... La bonne humeur prend complètement le dessus, dans une ambiance d'adolescence facile (les parents ne sont jamais loin derrière). L'écriture virevolte en phrases courtes au présent, les bons mots et l'humour fusent et la jeunesse rebondit avec dynamisme. C'est étonnant, à la fois très proche de nous et complètement farfelu : lu en dyptique avec Adèle, on s'amuse énormément ! 

IMG_7881

« Mon père travaille trop pour assurer une présence valable au foyer. Je suppose qu'il se sent fautif. Pour compenser, il essaie de faire comme s'il était un habitant normal de l'appartement. Il fait semblant d'être au courant des réalités quotidiennes, mes notes, mes profs, le prix du kilo de pommes, la vie de ma mère. Il lui manque malheureusement trop d'éléments d'information pour s'intégrer. Du coup, il tente au hasard une petite réflexion, ma mère lève les yeux au ciel, et je vais m'enfermer dans ma chambre. Le problème de mon père n'est pas qu'il est sévère ou méchant ou idiot. C'est qu'il est à côté de la plaque. » (p. 29) 

« Je commande un Coca. - Un seul ? S'étonne la patronne. Vous êtes huit et je ne compte pas le bébé... - Oui mais on est jeunes et on n'a pas d'argent, remarque Gabrielle. - On dépense tout pour le bébé, ajoute Pauline. - Vaut mieux commander un Coca et le payer que huit Coca et pas les payer, constate Darin. Thomas, qui nous a rejoint avec son sac de supermarché, se glisse sur la banquette à côté de Lison. - On restera pas longtemps, dit-il. On a des parents qui nous attendent. - C'est bon, c'est bon... maugrée la patronne. Je mets un verre d'eau pour le petit. - Merci, madame, dit Lison. »(p. 161) 

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