Western Girl - Anne Percin
Western Girl
d'Anne Percin
Rouergue – collection DoADo – 2013
Depuis toute petite, Elise est fascinée par le farwest américain : musique country, équitation, chemises de cow-boy, elle vit sa passion sans se poser de questions. L'été de ses seize ans, elle utilise ses économies pour partir enfin direction l'Arkansas, dans un ranch qui ressemble à ses rêves. Mais avec elle partent des « jeunes bourges prétentieux », comme elle le confie à son JDB (Journal De Bord que nous lisons) : ils vont faire un enfer du séjour de notre naïve cow-girl.
Frappe d'abord l'écriture, pétante de vitalité, orale et ironique juste ce qu'il faut, un petit régal qui coule et fait vibrer l'amour de la narratrice pour les chevaux et l'équitation. De ce naturel soigné s'expriment ensuite des querelles d'adolescents pas trop graves, mais qui vont perturber la franche Elise. Les amitiés et affinités se font et se défont, sur fond de Johnny Cash au MP3 et de hennissements mêlés d'ordres en anglais. En trois semaines de stage, les personnages secondaires ont le temps de se développer, depuis le père de l'éleveuse et hôte – un truculent adepte de la Budweiser – jusqu'au garçon de ferme, un jeune noir nommé Derek venu de l'Urban Riding Club de Fletcher Street à Philadelphie. Au-delà du strict cadre équestre, Elise (Lizy) nous raconte une Amérique « cool », pays de tous les possibles qui s'oppose à sa façon d'être, petite Française pourtant pas bien encombrée d'étiquette. La fin en Bretagne, un peu évidente, pourrait décevoir si elle ne confirmait le caractère totalement original, si spontané, de l'héroïne et narratrice. Un très joli roman à lire à partir de 13 ans, avec bande-son incluse à la dernière page !
« Je me suis dit que, pour moi, le cinéma a toujours été synonyme d'Amérique. Et l'Amérique, c'est du cinéma, mais en vrai. Du cinéma à vivre. J'ai pensé que j'étais passée de l'autre côté de l'écran, que j'étais désormais dans le film, moi aussi. » (pp. 121-122)