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Les riches heures de Fantasia
2 mai 2013

La fille mirage - Elise Broach

La fille mirage

d'Elise Broach

traduit de l'américain par Etaïnn Zwer

Rouergue – collection DoADo Noir – 2013 

La narratrice Lucy, son frère aîné Jamie et leur inséparable ami Kit sillonnent les routes jusqu'au Nouveau-Mexique, où ils vont passer des vacances chez leur père. Les garçons s'amusent des serveuses des restaurants, boivent quelques bières au volant, tandis que Lucy, agacée par Kit, patiente à l'arrière. Et puis, une nuit, Jamie, au volant, percute quelque chose. Un coyote ? Lucy insiste pour faire demi-tour et les jeunes gens découvrent le cadavre d'une jeune fille. Ils se rendent jusqu'à la maison la plus proche, occupée par Beth, une artiste d'une trentaine d'années, et la police est appelée. Entre-temps, émue et prise d'un irrésistible instinct, Lucy aura volé un petit bracelet de breloques en argent au poignet de la morte. Le lendemain, Jamie est relâché d'une garde à vue, mais le trio va devoir patienter durant quelques jours d'enquête. Beth accepte de les accueillir chez elle. Sous les yeux d'une Lucy aussi furieuse qu'inquiète, Jamie noue une relation avec la jeune sculptrice. Elle-même se rapproche conte toute attente de Kit. Et surtout, elle convainc ce dernier de mener des recherches sur la jeune fille décédée, à partir du bracelet à breloques...

D'Elise Broach, je connaissais le charmant Un drôle d'ami, destiné aux juniors, et je la découvre ici dans un tout autre registre, policier et glauque à souhait. D'un côté, l'intrigue autour de la macabre découverte nocturne reste mystérieuse afin de frissonner juste ce qu'il faut, et il faut noter la présence d'un génial serial killer rural. Lucy, complètement inconsciente et mue par des sentiments obscurs, nous offre quelques belles frayeurs – on a juste un peu de mal à penser que la police la laissera repartir sans trop la sermonner. D'un autre côté, au beau milieu d'un temps suspendu, des amours éphémères et improbables vont se nouer. Ils pourraient paraître artificiels s'ils n'accentuaient l'espèce d'incommunication entre les personnages, et si on ne pouvait rattacher leur émergence à la situation au caractère fatal et inattendu.

Ces deux facettes du roman se mêlent un peu, pas trop, composant un récit d'une envoûtante étrangeté et d'un malaise certain. Sur trois cent pages, le rythme est lent, mais jamais lassant. Une Lucy à fleur de peau raconte sa vision, expose son ressenti dans une langue fluide, captivante, et peu importe que des interrogations sur à peu près tout demeurent à la fin. On devine in fine que les trois héros, avec Beth, ont sans doute vécu un des événements les plus marquants de leur existence, un de ceux qui vous font insensiblement osciller dans vos choix de vie par la suite. Mais celle-là reste encore à écrire... Une découverte singulière, absolument enthousiasmante. (Dès 14/15 ans).

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Commentaires
F
sans obligation aucune, je t'ai taguée:<br /> <br /> http://petitesmadeleines.hautetfort.com/archive/2013/05/02/liebster-award-c-est-mieux-que-lobster-award.html
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