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Les riches heures de Fantasia
19 avril 2013

Une Nuit où je me sentais seule - Xavier Armange

Une Nuit où je me sentais seule

de Xavier Armange

Memo – 2013

C'est donc un personnage féminin, la narratrice, que cette petite pastille verte représente. Un peu isolée parmi toutes les pastilles bleues, elle monte une nuit sur le toit de son immeuble. Elle scrute la ville anonyme, et remarque au loin une petite pastille rouge qui observe les étoiles comme elle. Puis, tout va très vite : un chien hurle, la terre tremble et les immeubles s'écroulent. L'océan grossit, fonce, et finit de tout détruire sur son passage. Seules les pastilles verte et rouge ont survécu. Ensemble, elles vont recommencer à vivre.

Avec quelques mots choisis et des illustrations essentiellement géométriques (même la mer est coupante), Xavier Armange fait comprendre la catastrophe naturelle – le tsunami japonais de 2011 ou un autre, décor final oblige -, l'horreur brutale qui l'accompagne, et l'espoir puissant qui renaît immanquablement. L'idée est excellente ; mise en œuvre en peu de moyens, elle permet de parler avec esthétique d'actualité aux très jeunes enfants (à partir de 4/5 ans). L'album sera certainement un point de départ à quelques explications, il remplit parfaitement son rôle déclencheur.

Comme assez souvent, j'ai aimé un détail que je n'avais pas remarqué de prime abord : le chien qu'on ne faitdans un premier temps qu'entendre est représenté par le petit point jaune tout en haut de la vague – j'avais d'abord cru à l'oeil de celle-ci, que Xavier Armange aurait humanisée. Et parce que la vie passe par toutes les formes et qu'elles ont toutes leur importance, l'animal aura sa place dans la nouvelle et modeste maison de pastille verte et pastille rouge. Seules concessions au non-symbolique, les éternels pruniers et le volcan de l'arrière-plan des dernières pages (auparavant caché par les immenses tours) vont eux aussi dépasser la vanité des constructions humaines. Ce qui n'empêche pas l'homme de toujours recommencer son ouvrage, n'est-ce pas...

L'avis de Bauchette, laquelle nous renvoie aussi à une analyse de Sophie van der Linden.

 

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