Picpus déménage
de Sven Nordqvist
traduit par Camille Gautier
Autrement jeunesse – 2013
Tous les matins, Picpus se réveille à quatre heures et fait des galipettes sur son petit lit qui réveillent Pettson. Cela devient insupportable et il est décidé que Picpus déménage. Pas trop loin, quand même. Pettson installe les anciennes toilettes dans un coin du jardin, et voilà notre Picpus qui goûte à l'indépendance. Les premières journées sont magiques pour le petit chat tandis que Pettson s'ennuie un peu, et, la nuit, rêve de chats qui sautent... Puis, assez vite, Picpus se fait des frayeurs, tout seul le soir dans sa petite maison. Les renards font du bruit, il pleut et il fait froid, les raisons deviennent de plus en plus nombreuses pour que le jeune félin reste avec Pettson au coin du feu, à lire ou rêvasser. Vous devinez la suite ? Mais sachez qu'un chat n'a jamais tort !
Comme d'habitude, le texte est assez copieux, et savoureux, plaçant l'ouvrage autant dans la catégorie des lectures junior que de l'album. Le couple homme/chat est désormais bien rôdé, et on les retrouve dans leurs petites habitudes avec un intense plaisir. Ces deux-là ne s'avouent pas facilement leurs sentiments, mais l'affection qui les lie est immense, illuminant de fait chacune de leurs aventures. Dans ce cas précis, Picpus fait penser à ces enfants qui veulent jouer aux grands, et que les adultes laissent aller jusqu'au bout de leurx expériences afin qu'ils en tirent les leçons. Identification implicite assurée !
Les images, pour ma sensibilité, se laissent moins facilement saisir. Traits à l'encre, peinture et aquarelle, elles ont un effet fouillis qui tend à me rebuter. Mais je me penche, les observe et tout de suite hurle de rire devant les détails, tous plus fantaisistes les uns que les autres : énorme clé à la table de chevet, tonnelet avec une petite porte et une fenêtre, carottes géantes, mini-créatures bizarres qui écoutent Pettson lire... Les monde de Sven Nordqvist est un terrain clos de jeu inépuisable, et on aimerait rejoindre nos héros dans cette contrée certes isolée, mais où les contraintes n'existent pas. Ceci dit, Fantasia n'a aucune envie de déménager !
19/20
