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Les riches heures de Fantasia
5 février 2013

Ma Grand-mère m'a mordu - Audren

Ma Grand-mère m’a mordu

De Audren

Ecole des Loisirs – collection Neuf – 2013 

Parce qu’il n’a pas voulu lui laisser la télécommande de la télévision, la grand-mère de Marcus l’a mordu. Evidemment, personne ne veut croire le petit garçon, à l’exception de sa voisine Fleur, qui lui propose de faire partie de l’association des Victimes des Mémés Violentes. Le credo de ses membres est de ne respecter les personnes âgées que dans la mesure où elles vous respectent : Marcus en prend de la graine et parvient à démontrer à son père que sa maman chérie n’est pas une sainte. Toutefois, le jeune héros, décidément mature, en viendra vite au pardon…

Quel garçonnet ou quelle fillette n’a jamais du embrasser la grand-tante aux joues qui piquent, ou s’extasier devant le pull maison offert par une aïeule bien intentionnée ? Car les parents, croyant inculquer quelques leçons de politesse à leur progéniture, n’hésitent pas à forcer leur instinct d’enfant. Marcus n’a pas du y échapper, mais dans le cas très amusant et caricatural qui nous préoccupe, la grand-mère (nullement sénile) a dépassé clairement les bornes. A demi-mots, à travers son petit narrateur, Audren nous fait comprendre que la mémé pourrait bien avoir profité du départ de sa belle-fille, la mère de Marcus, pour reprendre de l’ascendant sur son fils. Et imposer sa loi, y compris sur les futures amours du père – voir les séances chez la jolie psychologue.

Il faudra aller assez loin et monter un scénario d’espionnage pas très agréable pour tout le monde avant que la vérité éclate enfin. Le lecteur est effaré, quoique pas surpris, par le refus total d’écoute des soucis de Marcus par les adultes. On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit ici d’une morsure, mais qu’on pourrait parler d’attouchements… Dans un monde où les seniors sont de plus en plus nombreux, tout se passe comme si leur parole restait envers et contre tout d’or, au nom d’us et coutumes ancestraux qui pourraient peut-être évoluer en ce début de XXIème siècle. Mais Audren, gentille et subtile, nous fait passer le message avec une drôlerie apaisante et un happy end qui réconcilie tout le monde.

C’est frais, c’est vrai, c’est une réjouissante et indispensable petite lecture qui donne avec bonhomie un coup de pied là où ça dérange. 

« Et je n’ai pas l’intention de devenir adulte. Ca ne sert à rien, sauf à vieillir plus vite. » (p. 24)

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