Le Garçon transparent - Emma Chedid-Advenier

Le Garçon transparent

De Emma Chedid-Advenier

Illustré par Luciano Lepinay

CD : Julie Depardieu, Albin de la Simone… 

C’est la nuit de Noël, et le vieux barbu au costume rouge ne veut pas faire d’erreurs. Une petite paire de chaussons oubliée chez les Lefraisier le perturbe… Un enfant tout pâle, tout triste, l’interpelle alors du haut de l’escalier et lui explique que ses parents ne font jamais attention à lui. Plein de compassion, le Père Noël l’emmène dans sa tournée, puis lui offre son clairon (celui qui sert à faire avancer les rennes, n’est-ce pas). Il pense benoîtement que cela suffira à rendre assurance et joie de vivre au petit garçon. Mais visiblement… Paniqué de l’apathie de son petit protégé, le Père Noël l’emmène carrément chez lui. Il laisse ensuite le temps au garçonnet de se reprendre, et de retrouver réellement un sens à sa vie grâce à la musique…

Sur un fond magique qui ne devrait être que bonheur pour les enfants, Emma Chedid-Advenier propose une histoire dure et cruelle toute en symboles. La transparence joue le rôle de la maltraitance, le clairon sonne pour se faire entendre et exister, la musique adoucit toujours les peines voire permet de les guérir… Le narrateur omniscient reste toutefois à hauteur des plus jeunes, s’exprimant solidement mais simplement.

Evidemment, le résultat ne pouvait être qu’un livre-CD, avec des sons comme assourdis mais bien présents. Julie Depardieu pose une voix chaude et flûtée à la fois sur le texte de l’auteure, et une jolie petite chanson finale impose une mélancolie douce. On comprend que si le héros s’en sort, ce n’est pas sans peine et sans séquelles.

Il n’y aurait finalement à dire que sur les images, que je n’ai pas trouvées tout à fait à la hauteur du reste : grandes, dynamiques, elles ne m’ont semblé qu’accompagner le propos, certes avec de jolis points de vue, mais sans vie propre ou alors pas celle que j’imaginais. Une belle histoire à lire et écouter afin de faire comprendre aux enfants des réalités difficiles et ne pas oublier les petits malheureux de Noël (et de toute l’année…).