L'Epreuve tome 1 : le labyrinthe - James Dashner

L'Epreuve tome 1 : le labyrinthe

de James Dashner

traduit de l'américain par Guillaume Fournier

Pocket jeunesse - 2012

Si vous aimez les ambiances fantastiques compliquées et angoissantes, ce roman est fait pour vous. Thomas se retrouve un jour au « bloc », une vaste étendue au sein de laquelle vivent une soixantaine de jeunes hommes, tous amnésiques comme lui. Le bloc est cerné d'un gigantesque labyrinthe aux murs changeants, et dont les portes se ferment heureusement la nuit, alors que des « griffeurs », créatures mi-animales mi-machines, attaquent tout être vivant. On ne réchappe aux piqûres des griffeurs que grâce à un sérum, et la tête remplie de quelques souvenirs, apparemment horribles puisque personne ne veut en parler, de ses origines.

Thomas a d'emblée une impression de déjà-vu, et il sait qu'il veut faire partie des « coureurs », le groupe des garçons qui explorent le labyrinthe. Puis arrive Teresa, la première fille, qui tombe immédiatement dans le coma. Elle et Thomas peuvent communiquer par télépathie, et Teresa lui explique qu'elle a déclenché (sans le vouloir) un processus de fin. Effectivement, le lendemain, le soleil reste couché, les provisions n'arrivent pas par l'habituel monte-charge, et surtout, les portes du labyrinthe ne se ferment plus... Un odieux compte-à-rebours pour trouver la sortie commence.

C'est un univers qu'on devine immédiatement d'expérience, puisque les personnages parlent eux-mêmes de « créateurs ». Mais expérience dans quel but ? Le monde du dehors est censé être mille fois pire que le bloc, si on en croit les rescapés des griffeurs, et bien sûr, le lecteur ne va pas arrêter de se creuser la tête. L'action avance lentement, nous nous approprions à travers Thomas ce monde clos et insensé. Tout comme le héros et ses compagnons d'infortune, on ne se résout pas à une absence de solution au labyrinthe (et on a raison).

La psychologie des personnages n'est pas très poussée, le roman se centre essentiellement sur l'environnement du labyrinthe et ce qu'il implique. La façon dont les jeunes gens se sont organisés est symptomatique d'une société primitive, avec ses groupes aux tâches différenciées, ses chefs et son conseil de « matons », ses rituels journaliers, ses disputes autour du pouvoir, son vocabulaire jargonnesque aussi... De fait, on conçoit tout à fait l'idée de cobayes observés par des scientifiques fous, et, sans aller non plus chercher trop loin, une certaine réflexion sur les constructions sociales peut s'enclencher.

En prenant un peu de recul, ce roman n'est pas plus original qu'un autre. Mais son écriture, tout en tâtonnements et en ignorance, se révèle très efficace. Thomas est suivi pas à pas par un narrateur externe qui n'en sait jamais plus que lui, et cette horrible sensation de vague familiarité devient presque pire que l'incompréhension pure. La fin est elle très soignée, on pense beaucoup à une série télévisée tendance fin du monde et zombies. Enfin, alors que l'on pensait rouler sur du connu et retrouver un minimum de stabilité, l'épilogue ne se prive pas de nous refaire basculer dans une effroyable manipulation... Habile, trop habile ! On comprend le succès de cette addictive trilogie aux Etats-Unis.

Comments

[TheElisyanParas]

Le narrateur n'est pas externe mais interne, il connait les pensées et les émotions des personnages ^^

[Fantasia]

Au début, tu verras, on est (je trouve) un peu gêné avec l'idée que le labyrinthe, c'est "dehors" pour les héros... J'avais envie de dire "dedans" !

[bouma]

vient de le recevoir grâce à Masse Critique... hâte de le commencer maintenant !

[Fantasia]

Hé hé :-) C'est une collègue qui me l'a conseillé, il ne me plaisait pas trop non plus... Mais c'est un vrai "page-turner" !

[herisson08]

Je n'aime pas la couverture, j'étais donc complètement passé sur ce titre... mais tu me donnes terriblement envie. Tu n'es qu'une vile tentatrice! A tel point que je pense vraiment que je ne t'accepterai pas si je fais un challenge Zombie... ça serait trop dangereux pour ma PAL !