Kurt courrier de cabinet
De Erlend Loe
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Illustré par Kim Hiorthoy
La Joie de Lire – collection Hibouk – 2012
Kurt a abandonné son Fenwick pour devenir le bras droit de Gunnar. Politique averti, ce dernier s’inquiète de l’action des rebelles du nord contre la Norvège du sud et ses ressortissants. Il possède en effet un autre quai, tout là-haut dans le pays, dirigé par son frère. Il décide d’y envoyer Kurt avec un message d’avertissement. Devenu « courrier de cabinet », Kurt prend la grosse tête et quitte Anne-Lise avant son départ. Mais la jeune femme peut elle aussi être une espionne quand il le faut.
Copieux (près de 400 pages), complètement ahurissant, ce nouveau tome des aventures de Kurt se positionne sur la thématique de la guerre civile. Les rebelles ressemblent ici à des sortes de syndicalistes - certes menés par un chef fou au rire sardonique -, et pourtant, avec eux, la Norvège du nord prend des allures de zone barbare telle que les Romains antiques pouvaient l’entendre. Tout se passe comme si Erlend Loe avait écrit au fil de sa plume et de ses délires dont il rend complice le lecteur (voir les notes de bas de page). Les rebondissements, les conversations absurdes sont tellement nombreux que l’on perd souvent de vue le pourquoi du voyage de Kurt (et les réflexions sur notre société qu’il aurait pu engendrer). C’est un peu lassant, un peu exagéré. Si l’écriture pleine d’humour parvient encore à me faire sourire par moments, et si les illustrations restent fidèles à leur humour, j’ai atteint un seuil de saturation vis-à-vis de ce personnage, je pense, et la grosseur des romans n’aide guère. Pas sûr que je le suive encore. A lire dès... (j'ai aussi un problème pour définir le lectorat, tiens) 12-13 ans ?