Apocalypse Zombie - Jonathan Maberry
Apocalypse Zombie
de Jonathan Maberry
traduit de l'américain par Arnaud Demaegd
Castelmore – février 2012
Le monde futur est apocalyptique. Les humains vivent confinés dans des enclaves cernées de zones de Putréfaction, infestées de morts-vivants. Benny rêve d'éliminer ces zombies qui ont pris ses parents et de devenir chasseur de primes, en suivant le modèle du fanfaron Charlie l'oeil rose, et en rejetant celui de son frère aîné Tom, qu'il juge trouillard. Mais bon gré mal gré, Benny devient l'apprenti de Tom. Il découvre alors des aspects insoupçonnés de la chasse aux revenants... Cette prise de conscience lui sera fort utile au moment de choisir son camp : en effet, pris de rage et désireux d'agrandir son parc d'attractions de zombies, Charlie enlève Nix, l'amie de Benny, en même temps qu'il traque une mystérieuse et innocente survivante, surnommée la Fille perdue.
J'aime de plus en plus les zombies – a contrario des anges, beaucoup trop gentillets à mon goût. Le zombie vous plante un décor, une atmosphère en deux pages. Il vous fait frissonner d'emblée, mais pas trop puisque, c'est bien connu, ils sont très très lents et vous aurez vite fait d'éviter leur morsure. N'empêche que dans ce gros roman, les humains sont terrifiés, et n'osent plus envisager aucun changement à leur routine protégée, refusent tout progrès ou conquête de territoire infesté. Certains l'ont bien compris et entretiennent la frayeur à dessein, pour asseoir leur pouvoir et faire leurs petites affaires aux dépens des morts-vivants. C'est Charlie et ses jeux presque antiques, ce sont les chasseurs et leur cupidité sans limites morales. Car si le zombie n'a peut-être plus d'âme, il a toujours une place dans le cœur de sa famille, ce que le sage Tom tente de faire comprendre au jeune Benny. Tom tue des zombies, mais sur contrat, afin de les « libérer » d'une éternité morne et de permettre à leurs proches de faire leur deuil.
Une fois Benny convaincu et réconcilié avec son frère, il va s'agir d'aller récupérer les deux belles, Nix et la Fille perdue. Raconté classiquement par un narrateur externe et au passé, une sorte de western se met en place – le mot est d'ailleurs lâché dans le roman -, avec traques, pièges, revirements de situations. La touche samouraï est apportée par le biais des instruments de combat de Benny et Tom, des épées asiatiques effilées mille fois plus discrètes que les revolvers des méchants. Au cœur de chaque action cruelle d'une part, au contact de ses amis d'autre part (voir l'intelligente Nix), Benny va encore trouver matière à réflexion, et continuer à envisager son monde différemment. D'où vient le véritable danger ? Des zombies aux yeux vides de tout sentiment, ou des humains haineux ? Le jeune héros sortira de ce premier tome grandi, et surtout tourné vers l'espoir d'un avenir plus heureux (tome deux à prévoir).
J'ai adoré cet Apocalypse Zombie, qui, sous des dehors à la fois sombres et frémissants, pose des questions pertinentes sur le libre-arbitre et ce que l'on en fait. Alors oui, le zombie est mon ami.