La Dame en noir - Susan Hill
La Dame en noir
De Susan Hill
Traduit de l’anglais par Isabelle Maillet
L’Archipel – février 2012
Arthur Kipps, jeune notaire de Londres à la fin du XIXème siècle, est chargé par son patron de régler la succession de feue Alice Drablow. La vieille dame habitait un manoir isolé, entouré de marais. Au village le plus proche, on met en garde Arthur, sans vraiment lui expliquer d’où viendrait le danger. Surgie de nulle part au cimetière, puis près du manoir, il aperçoit alors une étrange dame en noir qui semble effrayer les autochtones. Faisant fi de toute superstition, le jeune homme s’installe dans la maison. Et résiste…
Oh la la, quels frissons ! Il ne se passe pas grand-chose pendant les trois quarts du roman, l’histoire se base entièrement sur une atmosphère. D’abord, Susan Hill initie une mise en abyme soignée : nous sommes des années plus tard, et le narrateur, Arthur lui-même, se retrouve acculé à raconter ce qui s’est passé. Et hop, nous plongeons dans un univers de mystère : la province anglaise, un vieux manoir, du brouillard et de traîtres marais, des secrets enterrés, un héros innocent… Là encore, l’auteure prend son temps, pose la situation. Nous sommes presque au milieu du récit qu’Arthur n’est pas encore rentré dans la maison. On trépigne. Il ne faut alors plus grand-chose pour qu’on devienne hystérique comme le pauvre héros et la petite chienne Spider. Mais les fantômes resteront discrets, l’action venant essentiellement des vivants qui vont et viennent, s’arment de haches et de torches (Arthur), courent dans le marais à leurs risques et périls, etc. Comme de bien entendu, les explications ne viendront qu’à la fin, révélations poignantes d’un drame survenu soixante ans plus tôt. Attention, les toutes dernières pages déverseront encore leur lot de cruauté… Susan Hill s’inspire visiblement dans ce « conte » en quasi huis-clos d’un Wilkie Collins, allant jusqu’à faire citer par Arthur Dickens (et sa Mme Havisham des Grandes Espérances) ou Jane Austen (et ses landes éplorées). Un roman parfait pour se faire peur, et même très peur, disons à partir de 14 ans.
Un film tiré du livre sort ce jour.
Avec Daniel Radcliffe (et son faux air à la Elijah Wood lunaire, perdu, tout à fait dans le ton)
A noter que la bande-annonce laisse voir des éléments déjà non présents dans le livre…