Le Palais de minuit
de Carlos Ruiz Zafon
traduit de l'espagnol par François Maspero
Pocket jeunesse / Robert Laffont – janvier 2012
Le Palais de minuit a été écrit dans les années 1990 spécifiquement pour un public jeunesse, et traduit seulement maintenant en France ; c'était également le cas du Prince de la brume. J'ai du mal avec cet auteur baroque : un coup j'aime, un coup je n'aime pas, au gré des histoires. Pourtant, leur trame est à peu près toujours la même : un esprit fantastique qui veut se venger d'un secret du passé, des héros innocents qui vont dénouer le drame au péril de leur vie. Le tout sur fond urbain labyrinthique, avec déchaînements climatiques et/ou explosions diverses. L'écriture est belle, travaillée avec de multiples enchâssements, des histoires dans l'histoire qui nous éclairent peu à peu (dans ce cas précis, j'ai trouvé qu'on nous éclairait un peu vite). Seuls le lieu et l'époque changent, quoiqu'ils ne servent jamais réellement dans l'intrigue : une sorte d'universalisme prime.
Ici, nous sommes à Calcutta en 1932. Suite à l'horrible disparition de leurs parents, deux jumeaux, Ben et Sheere, ont été séparés seize ans plus tôt. Ils se retrouvent désormais, et vont tenter de comprendre leurs origines, et aussi d'échapper à un mystérieux assassin qui utilise le feu. Ils sont aidés par une société secrète d'amis d'enfance, la Chowbar Society.
C'est bien ce dernier élément, et lui seul, qui raccroche le roman à un type « jeunesse », tant le reste est compliqué, effrayant. Je n'ai pas accroché, mais c'est avant tout une impression de redite avec les autres romans qui m'a déçue. J'imagine que quelqu'un qui découvre l'oeuvre de Carlos Ruiz Zafon, ou un amateur, appréciera. A partir de 15/16 ans.