Celandine - Steve Augarde - Les riches heures de Fantasia

12 février 2012

Celandine - Steve Augarde

Celandine

de Steve Augarde

traduit de l'anglais par Jean Esch

Albin Michel – collection Wiz – janvier 2012

« … il existe une explication pour chaque chose, même si nous ne connaîtrons jamais les explications de toutes les choses. Il y a sur cette terre des choses que nous ne pouvons pas comprendre, et tant mieux. Ce n'est pas nécessaire. » (p. 442)

1916, et la verdoyante campagne anglaise. Celandine s'est une nouvelle fois enfuie du pensionnat chic grâce auquel ses parents espéraient voir domptée sa nature « rebelle ». En fait, Celandine n'est qu'une jeune fille spontanée et solitaire, très liée à la nature – elle possède même une sorte de don de guérisseuse, et peut-être un don de voyance. Dans le froid et la pluie, elle parvient à rejoindre un peuple de petits êtres qu'elle avait rencontré quelques années plus tôt, au fond d'un bois près de chez elle. Elle va les aider à se défendre d'une autre tribu, qui sont à la recherche de la châsse d'une pierre précieuse. La tribu qui possède l'ensemble est en effet censée disposer d'un pouvoir suprême.

L'action se situe presque un siècle avant les événements du premier tome, Le Peuple des Minuscules. Nous assistons à une guerre féérique intestine dont nous savons donc par avance la fin ; il n'empêche que sa violence et sa cruauté font froid dans le dos, en écho à... la Première Guerre Mondiale qui se déroule au même moment chez les « Gorjis », comme les Minuscules nous appellent.

L'intérêt de ce second livre est de ne pas faire nager le lecteur uniquement dans le fantastique merveilleux, mais de lui montrer parallèlement le quotidien bouleversé de Celandine. C'était un peu le cas du premier tome, nous connaissions les petits soucis de Midge (une descendante de Celandine), sans décoller toutefois vraiment d'une histoire familiale. Ici, c'est l'Histoire qui s'invite, avec toutes ses vicissitudes. Ecole privée moyenâgeuse où tout le monde ou presque rejette l'héroïne, frère adoré parti sur un coup de tête dans les tranchées françaises, père fermier qui rate tout en croyant bien faire... la jeune fille vit des drames personnels intenses, et l'aide qu'elle apporte aux Minuscules agit comme un révélateur de sa vraie nature, un baume apaisant qui lui redonne confiance.

Beaucoup plus dure, riche en rebondissements, l'intrigue de ce tome s'adresse donc à un lectorat aussi plus âgé, à partir de 12 ans. La fin abrupte laisse clairement la porte ouverte à plusieurs suites, effet peut-être facile, très efficace. Un seul soupçon : Midge (l'héroïne du premier tome) et son arrière grand-tante Celandine ont pas mal de choses à se dire à travers le temps... ou pas !

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