Mon père est américain - Fred Paronuzzi
Mon Père est américain
De Fred Paronuzzi
Thierry Magnier – janvier 2012
Léo, jeune des environs de Grenoble encore au lycée, apprend par hasard que son père, qu’il savait américain mais ne connaissait pas, est en prison aux Etats-Unis, condamné à mort. Les premiers moments de déstabilisation passés, il entame avec ce père une correspondance passionnée (rassurez-vous, traduction simultanée en français).
Un sujet fort, un traitement platounet. Malgré le narrateur Léo (« je »), malgré l’emploi du présent, malgré le format resserré des lettres, je suis restée complètement à côté des personnages. Voire, le côté un peu convenu des amours de Léo et ses amis m’a agacé, comme si comme le héros devait devenir adulte selon un parcours codifié que l’on nous narrerait par le menu. Evidemment, j’ai été davantage touchée par la détresse du père qui se raccroche à son fils à la façon d’une bouée de sauvetage, par l’horrible des situations qu’il évoque (je me demande d’ailleurs si l’envoi de telles lettres serait réellement autorisée). Mais le roman n’est pas un plaidoyer contre la peine de mort. Le thème central, ce sont les relations d’un père et de son fils qui se découvrent, et toute la psychologie délicate qui en découle. J’ai regretté que le roman ne soit pas carrément épistolaire (aucune lettre de Léo) : en coupant radicalement l’histoire d’un menu quotidien, en introduisant davantage de distance, le texte aurait sans doute été plus expressif des émotions qu’il contient. Alors que j’avais complètement adopté le Fredo de 10 ans ¾, ma rencontre avec Léo et son papa américain s’est soldée par un échec…