Seul contre tous - Hubert Ben Kemoun
Seul contre tous
De Hubert Ben Kemoun
Nathan – collection Nathan Poche C’est la vie – septembre 2011
En sortant du magasin de jeux vidéos, Baptiste fait sonner le portillon. Une erreur de l’appareil. Mais cela suffit à Octave, qui a vu la scène, pour commencer à répandre une rumeur à l’école… Baptiste serait un voleur. Evidemment, le on-dit va dépasser tout le monde.
Hubert Ben Kemoun construit ce petit roman à la troisième personne et à la façon d’un retour en arrière par séquences. Le procédé ménage un relatif suspense même si c’est surtout la fin – un exemple, presque un petit sermon – que l’on n’attend pas. Le mécanisme de la rumeur est parfaitement démonté, ses ravages démontrés, avec en plus une insistance très intéressante sur la notion d’étranger. Baptiste est fils de divorcés, pas très fortuné, il vient juste d’intégrer cette école en milieu d’année : la cible parfaite pour focaliser l’attention d’un fanfaron avide d’attention et de frissons à peu de frais. Même si je ne me suis pas vraiment attachée au héros, la thématique reste suffisamment rare en littérature jeunesse (et importante dans les cours de récré… tout le monde en a des souvenirs) pour être signalée.
A noter des illustrations à mon avis pas très « seyantes »… mais bon.
Les avis de Liyah et SophieHérisson.
« La rumeur était un serpent monstrueux qui s’alimentait et doublait de volume à chaque mot prononcé ; les ravages de son venin n’avaient plus de limite. Chacun était revenu le vendredi matin à l’école avec des arguments et des informations qui pouvaient accuser davantage Baptiste. […] Et puis ce gars-là venait d’ailleurs. D’un autre quartier au nord de la ville. » (p. 33)