Bleu Saphir

de Kerstin Gier

traduit de l'allemand par Nelly Lemaire

Milan – collection Macadam – novembre 2011

13,90 euros

En pleine forme ! C'est le retour de Gwendolyn, voyageuse temporelle issue d'une longue lignée familiale, liée au chronographe, objet qui contrôle ces déplacements. Enfin, en pleine forme... Suivant comme une autre adolescente le lycée, devant « élapser » plusieurs fois par jour pour éviter de naviguer à travers les siècles, et surtout amoureuse éperdue du beau Gidéon qui l'accompagne dans ses missions historiques, la belle ne refuserait pas quelques heures de sommeil supplémentaires.

Cependant, elle ne reste pas seule avec ses interrogations : sa copine Leslie effectue les recherches documentaires, et le facétieux esprit d'une gargouille visible seulement par elle l'aide à... savoir ce qui se passe quand elle n'y est pas. Gwendolyn voudrait comprendre pourquoi Lucy et Paul, deux autres voyageurs, ont volé un chronographe, et aussi pourquoi le perfide Gidéon fait aussi les yeux doux à sa cousine Charlotte.

L'avancée de l'intrigue fantastique reste ici légèrement en retrait. Nous suivons essentiellement le parcours de la narratrice Gwendolyn en ce qu'il a de drôle et décalé – ah, le fameux bal au XVIIIème siècle -, adolescent aussi, avec moult rougissements qu'elle se reproche ensuite. En soignant une atmosphère et en jouant sans cesse sur des attentes déviées, Bleu Saphir se distingue des autres romans. Gwendolyn, c'est la girl next door perdue au royaume des lords et des secrets sérieux, mais qui retombe toujours sur ses pattes. Vert Emeraude devrait clore l'histoire du chronographe, et révéler les vrais méchants. Viiite !

BS

« Mais Mr Merchant intervint par-derrière dans mon décolleté et je faillis en renverser mon punch. - L'une de ces charmantes petites roses avait glissé, affirma-t-il avec un sourire plutôt grivois. Je le fixai d'un air indécis. Giordano ne m'avait pas préparé à ce genre de situation et je ne savais donc pas ce que l'étiquette prévoyait en présence d'un maniaque sexuel au temps du rococo. […] Il était d'une audace incroyable. Cela dit, à une époque où les femmes n'avaient pas le droit de vote, il ne fallait pas s'étonner qu'on leur manquât de respect. » (p. 269)