Bannie (Birth Marked, tome 2) - Caragh M. O'Brien

29 décembre 2011

Bannie (Birth Marked, tome 2) - Caragh M. O'Brien

Bannie (Birth marked, tome 2)

De Caragh M. O’Brien

traduit de l'américain par Juliette Saumande

Mango – novembre 2011

18 euros

Après avoir quitté l’Enclave avec sa petite sœur Maya, Gaia atteint enfin le lieu d’exil promis. Zile est un gros village au milieu du désert, dirigé par les femmes. Parce qu’elle est la petite fille de Danni Orion, la précédente Matriarche, et parce qu’elle possède des talents de sage-femme, Gaia est acceptée dans la communauté. L’adaptation n’est pas facile, tant les règles de Zile lui paraissent iniques. Elle retrouve Leon, qui a traversé le désert pour elle et se retrouve maintenant emprisonné. Leurs retrouvailles sont houleuses.

Rude et envoûtante, la suite de Rebelle continue de me transporter de plaisir. La trame de ce second tome est identique au premier : suivie par un narrateur externe qui plonge dans ses pensées, l’héroïne Gaia fait face à toute une organisation politique, renverse des usages par le simple pouvoir de sa volonté (combinée à une charmante naïveté). Accessoirement, elle va aussi sauver une population entière de la pollution de son environnement. Et puis, même si la psychologie ne prend pas le dessus sur l’action, le côté sentimental du personnage de Gaia se creuse : elle est courtisée, elle hésite, etc. Caragh M. O’Brien trouve heureusement le juste équilibre entre ces questions de cœur et des problématiques plus urgentes : démographie inquiétante de Zile, accouchements à risque (scène très forte vers la fin), mutations génétiques effrayantes de conséquences. Absolument pas édulcoré, servi par une belle écriture riche et un sens du rythme délicat, le roman gagne immédiatement en maturité par rapport à une autre dystopie. Un tome intermédiaire entre le premier et le deuxième, Tortured, vient de sortir aux Etats-Unis et un troisième opus complètera la série, mais on pourrait aussi bien s’arrêter ici, des idées et des ouvertures plein la tête. En tout état de cause, on peut déjà qualifier Birthmarked, pour une fois sans métaphore aucune, de flamboyante histoire de vie et de mort, d’amour et de sang. Bienvenue ( ?) dans le monde de Gaia.

bannie