Trop loin la mer - Frédérique Niobey
Trop loin la mer
de Frédérique Niobey
Rouergue – collection DoADo – octobre 2011
10 euros
Rosa multiplie les fugues. On l'envoie dans un Lieu de Vie, en pleine campagne périgourdine. Elle fulmine, puis se lie avec Mona, et découvre la rivière Dordogne qui l'apaise. Lui donne envie de suivre son fil, aussi...
De Rosa, on ne sait pas grand-chose : mère paumée et père qui la rejette, quelques fugues... Les autres habitants du Lieu de Vie sont également schématiques, de Sister (sœur...) la timide aux trois garçons pas méchants, en passant par la gentille éducatrice Mame (maman...). Le Lieu de Vie s'apparente - assez grossièrement, soit dit en passant - à une cellule familiale.
Frédérique Niobey a finalement voulu parler de l'Adolescence en général, et la narratrice n'est pas franchement un « cas désespéré ». N'empêche que son comportement fragile, ses sentiments exacerbés l'amènent forcément à des bêtises, et les adultes extérieurs la cataloguent. Les parents de Mona stopperont ainsi net leur amitié suite à une virée en stop peu prudente. Rosa voudrait oublier toutes ces difficultés, dans un rapport symbolique évident à l'eau. Et, encore petite fille, il suffit d'un mot d'amour paternel pour qu'elle rentre à la maison. Bref, rien de vraiment grave...
Ecriture épurée, sentiments sans exclamations violentes, menus événements du quotidien : nous suivons bien le cours tranquille de la Dordogne, pour un roman assurément gracieux. J'en attendais toutefois quelque chose de plus fort, même si je ne peux pas parler de déception.
Très belle couverture (et très belle Fantasia, oui...) :