La Larme d'Isaris - Adrien Silvestre

La Larme d’Isaris

D’Adrien Silvestre

Oslo Fantasy – mai 2011

16,95 euros

Au royaume d’Icarie, le roi Hector rêve de vacances et le prince Tristan s’ennuie. Alors le père envoie le fils à la recherche de la Larme d’Isaris, une relique que la reine de Fayoum accuse à tort l’Icarie d’avoir volé. Tristan est accompagné de Yol, surnommé le chevalier paresseux parce qu’il préfère soigner que blesser. Premier arrêt : la bibliothèque. Biberonné aux récits guerriers de son maître d’armes, notre petit prince est fortement déçu ! Et pendant ce temps, le roi part se reposer : la disparition de la Larme n’est qu’un stratagème entre lui et la souveraine de Fayoum pour mettre un peu de piment dans leurs existences pacifiques…

Fantasia a découvert un auteur ! Bon, alors, très clairement, il faut passer outre la couverture, épouvantable et pas le moins du monde représentative du contenu. Ou plutôt aplatissante. Car si la trame de l’histoire est classique (personnages nobles, poursuite d’une quête), si le message de paix et de tolérance est beau, l’écriture détonne. Un narrateur externe déploie une panoplie de situations à la drôlerie ironique, où les personnages désabusés utilisent un langage moderne voire relâché. Forcés de cheminer ensemble, Yol et Tristan s’apprivoisent… On passe un excellent moment de détente souriante, tandis que l’air de rien, sans un mot de trop de la part du chevalier, le jeune prince apprend des valeurs morales de base et redécouvre son cœur d’artichaut. L’histoire se tient de bout en bout, le rythme coule, ne s’embarrassant que d’une seule digression indigeste lors de l’échange de légendes religieuses avec les hommes-bêtes. Bref, roman à recommander, entre geste de fantasy héroïque, roman d’apprentissage et livre d’humour pince sans-rire !

 

« Yol soupira. Bien des années plus tôt, Hector et lui avaient passé un accord. En temps normal, le roi lui laissait toute liberté de ne rien faire. Mais lorsqu’une crise requérait ses capacités un peu inhabituelles, il devait s’atteler à la besogne sans se faire trop prier… - Ce serait quand même bien qu’un jour vous cessiez d’adouber des débiles. Ca me ferait des vacances. – Allons, Yol ! reprocha Hector. Un peu de respect pour tes frères chevaliers ! » (p. 20)

« Tristan rengaina et partit en traînant les pieds. Il fallait se rendre à l’évidence, Yol n’avait aucun talent caché. On lui avait vraiment collé le pire boulet du royaume. » (p. 56)