Lame de corsaire - Nicolas Cluzeau
Lame de corsaire
de Nicolas Cluzeau
Gulf Stream – collection Courants noirs – mai 2011
13,50 euros
Grèce, 1774. La frégate française Scylla embarque à son bord des lingots d'or et des armes trucs, et la fille d'un consul sur le point de se marier. Destination : l'Amérique. Mais les tempêtes et l'Anglais d'une part, un mystérieux meurtrier à bord d'autre part vont vite rendre le voyage insoutenable. Deux jeunes aspirants officiers mènent l'enquête...
Hissez les voiles, moussaillons ! Le bateau, qu'on ne quitte qu'en de rares occasions, est le huis clos idéal à un jeu de Cluedo dont la résolution, je ne sais pas pourquoi, m'a fait penser à une vieille légende bretonne. On ne pouvait pas la deviner, l'intérêt résidant dans le suspens croissant de cette histoire sordide. La tension monte en effet très vite, et on en arrive à combattre violemment les bateaux Anglais tout en jouant à un cache-cache mortel avec les suspects des crimes.
Trois personnages se dinstinguent à travers un narrateur externe : Christian de Saint-Preux le romantique, Georges Verlanger le sage et Hélène de Montmagner, la jeune fille faussement frêle. Le capitaine van Stabel surplombe ce petit monde de 200 âmes, « seul maître à bord après Dieu ». Nicolas Cluzeau dédie son roman à Patrick O'Brian, cite le film Master & Commander en annexes : je ne m'y connais pas en batailles navales, mais on ressent une grande solidité du propos à la lecture.
Je me suis laissée porter par ce roman policier et maritime, peut-être un brin déconcertée par moments mais comptant sur l'auteur pour relancer mon intérêt quelques pages plus loin. Au final, un roman dense qui court deux lièvres à la fois mais naturellement, et en parvenant toujours à retomber sur sa coque !
« J’ai toute confiance dans le Scylla et son équipage remarquable, mais la mer est parfois capricieuse et les Grands-Bretons sont des êtres fourbes. Ce sont aussi de redoutables hommes de mer. Vous tous, qui êtes des marins chevronnés, vous le savez. Avez-vous des questions ? - Il n’y en eut aucune. » (p. 31)