Le Slip de bain ou les pires vacances de ma vie - Charlotte Moundlic et Olivier Tallec
De Charlotte Moundlic
Illustré par Olivier Tallec
Père Castor Flammarion – mai 2011
13 euros
Michel passe ses premières vacances sans sa maman : une semaine dans la maison de campagne des ses grands-parents, en compagnie de trois cousins plus âgés que lui. Les premiers jours se passent bon gré mal gré, le petit garçon prend sa place et se détend. Reste une épreuve qu'il appréhende : le plongeon de trois mètres dans la piscine, tradition familiale. En plus, sa mère a mis dans la valise le maillot de bain de son frère aîné, qui lui laisse les fesses à l'air au moindre mouvement. Michel ressent un sentiment d'injustice mortelle. Réussira-t-il à passer son rite d'initiation ?
Qui n'a jamais eu l'esprit traversé de cette crainte plonge dans la fosse aux requins ! Focalisé sur le slip trop grand, le lecteur ne voit d'ailleurs pas venir le tour de passe-passe qui sauvera le jeune narrateur.
Sous les dehors d'une histoire familiale tendre, l'album recèle des pépites d'impertinence. Elles tiennent bien sûr à l'histoire dynamique et l'écriture vive de Charlotte Moundlic, mais aussi aux dessins d'Olivier Tallec, capable de croquer en quelques coups de crayon des physionomies bonhommes, du petit air de chien battu de Michel au gros ventre du grand-père. Contre-point décalé des images, une lettre sage de Michel à sa mère file à travers tout le texte, faisant rire le jeune lecteur émerveillé de cette témérité, et réveillant chez les adultes des souvenirs d'écrits obligés aux colonies de vacances. Que le grand-père, automobiliste imprudent, cautionne les mensonges de Michel n'est pas le moins drôle dans l'affaire !
Restons sérieux : l'album véhicule au fond un message clair et positif sur le fait de grandir. Michel se sépare de sa maman, plonge de trois mètres, commence enfin à perdre ses dents de lait... mais à sa façon, toute personnelle. Disons que notre héros commence certainement une carrière de petit malin... Happy holidays !
« Martin a éclaté de rire, trop content de pouvoir se moquer de moi : - Alors Michouchou, on va partir sans sa maman chérie ? Il m’énerve comme vous ne pouvez pas imaginer. Je lui ai donné un coup de pied, il m’a filé une baffe et comme ça, j’ai pu pleurer autant que je voulais pendant qu’il se faisait punir. »