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Les riches heures de Fantasia
25 mai 2011

Insatiable - Meg Cabot

Insatiable

De Meg Cabot

Traduit de l’américain par Luc Rigoureau

Hachette – collection Black Moon – avril 2011

18 euros

 

 « La religieuse opina, visiblement peu émue à la perspective que son église soit la cible d’une agression vampirique. – Je mettrai de l’ail sur sa porte en prime, décréta-t-elle en hochant vigoureusement la tête. – Excellente idée ! renchérit Abraham. Les vieilles ficelles sont toujours les meilleures. – Et puis, j’ai mon Beretta semi-automatique, ajouta sœur Gertrude d’un air ravi en tapotant sa robe. Juste à côté de mes balles en argent. Je devrais réussir à dégommer quelques-uns de ces salopiaux. » (pp. 394-395)

 

 

Meena Harper, c’est un peu le double d’Heather Wells, l’héroïne d’Une (irrésistible) envie de sucré : la fille pas compliquée, habillée confort et anti-régimes, comptant sur son intelligence pour faire son bonhomme de chemin – elle est dialoguiste pour la série télé Insatiable -, et… célibataire. Meena vit toutefois avec Jack Bauer, loulou de Poméranie « vampirique » (il les flaire de loin). Son truc en plus, c’est la voyance ; elle est capable de prédire les circonstances de la mort de tous ceux qu’elle croise. Un don encombrant, car elle veut évidemment prévenir discrètement les intéressés.

Curieusement, elle ne voit rien pour Lucien Antonescu, ténébreux prince roumain. C’est normal, comprend-elle après être tombée amoureuse de lui, puisqu’il est le plus puissant des vampires de la famille Dracula… Il est venu à New-York pour mettre un terme aux agissements sauvages de certains de ses semblables, coupables de meurtres en série. Alaric Wulf, le beau et raffiné membre de la Garde Palatine (unité militaire du Vatican chargée de traquer les démons), est lui aussi sur la piste, prêt à en découdre avec tous les buveurs de sang. Ce petit monde et quelques autres protagonistes bien trempés vont se croiser, s’allier, s’affronter dans des aventures mortelles. Dire que Meena en a plus qu’assez de la mode des vampires…

Il y a quelques longueurs et des épisodes redondants – j’ai bien cru que je n’allais pas me sortir des atermoiements de Lucien face à son amour pour Meena. Mais j’ai retrouvé la Meg Cabot que j’aime, celle qui truffe d’humour chaque page de son roman, en casse les codes « pour filles » et ici « vampires », imagine catastrophe sur catastrophe et enfonce son héroïne dans une intrigue où elle se ridiculise pas mal. Tous les personnages sont finement caractérisés, dynamiques, pleins de petites faiblesses, et on les suit chacun en discours indirect libre : c’est simple, on a l’impression de les connaître. L’intrigue est relativement originale, grâce à une mise en abyme du thème principal : de vraies goules envahissent les coulisses de la production d’une série télé qui va en intégrer dans son scénario parce qu’elle veut remonter son taux d’audience.

Ceci dit, et même si l’auteure s’en moque à un moment, j’ai été exaspérée par la multiplicité des « Omondieu », « Merdalors » et « Maisouibiensûr ». C’est écrit avec légèreté, très bien traduit, mais on ne peut pas parler de littérature ; sur presque six cent pages, un peu plus de tenue aurait sans doute été bienvenue ?

 

 

                                                 instat                 insat2

                                                                                                                             Jack Bauer

 

A noter les agréables jeux de références au Dracula de Bram Stoker : l’angélique Mina Harker devient Meena Harper, le sage Abraham Van Helsing se change en Abraham Holtzman, l’influençable Lucy Westenra pourrait avoir donné son prénom à Lucien… Insatiable : un vampire novel des temps modernes !!

 

Pour en savoir plus : le texte intégral (en anglais) du Guide des Ressources Humaines de la Garde Palatine. Very instructive.

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Commentaires
F
Oui, moi aussi j'ai lu des critiques assassines. Franchement, c'est long, mais on peut en extraire une substantifique moelle de drôlerie !
B
je viens de l'acheter. contente de voir qu'il n'a pas que des défauts.
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