Le Jour où j’ai abandonné mes parents
D’Agnès de Lestrade
Rouergue – collection DacODac – avril 2011
6 euros
Bleu rigolo
Karla-Madeleine, treize ans, est l’enfant unique et choyée de « Titi », facteur marxiste éleveur d’escargots, et de « mon minou », élégante cadre catholique. Karla, c’est pour Karl Marx, évidemment, et Madeleine, pour la sainte : tout dans la vie de la petite fille ressort de ce « mariage de la carpe et du lapin » (p. 8) qui n'a pour passion commune que le scrabble. Cette année, le trio passe des vacances dans un camping. Mais le père veut faire demi-tour lorsqu’il se rend compte que sa sœur, qu’il n’a pas vue depuis des années, y réside aussi. Karla-Madeleine proteste violemment, obtient gain de cause et en profite pour se rapprocher subrepticement de cette tante et de sa cousine handicapée qu’elle ne connaît pas.
Agnès de Lestrade, c’est de la bonne humeur en boîte sur fond de sentiments bousculés. L’air de rien, sur un ton dynamique et dans une langue spirituelle (un peu apprêtée dans la bouche d’une jeune fille ?), elle se réfère à des sujets de société – richesse et pauvreté, égalité pour tous versus capitalisme -, et des thématiques familiales, intimes au fond assez lourdes : les couples « mixtes » d’un point de vue social, le handicap chez l’enfant. Vous devinez la fin du roman, mais pas les moyens employés par Karla-Madeleine pour y parvenir : futée, la petite ! Une lecture facile et pleine d’humour.
