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Les riches heures de Fantasia
12 mai 2011

La Révélation - Gemma Malley

 

La Révélation

De Gemma Malley

Traduit de l'anglais par Nathalie Peronny

Naïve – collection Naïveland – avril 2011

18 euros

chat_coeur

Nous sommes en 2142 : les humains bénéficient de l'immortalité grâce à une pilule de Longévité, et il est devenu illégal d'avoir des enfants. Anna et Peter, rebelles dont nous connaissons déjà l'histoire à travers La Déclaration et La Résistance, vivent à la campagne dans la clandestinité, et soignent leur petite fille Molly. A Londres, c'est par contre l'effervescence : des centaines de personnes meurent brusquement, victimes d'un virus inconnu. Richard Pincent, directeur de l'entreprise pharmaceutique qui fabrique la Longévité, soupçonne l'origine du problème et se lance à la recherche des participants à la Résistance et de Peter, à son avis détenteur du remède.

Le troisième et dernier tome de cette série commencée en 2008 (traduction française) s'est fait attendre, mais cela valait la peine ! L'auteure prend le temps d'un petit rappel de la situation, et on replonge très vite dans cet univers dystopique particulièrement angoissant parce que tout à fait possible si le sprogrès de la médecine le permettent un jour.

Un narrateur externe très neutre suit en parallèle trois lieux : les souterrains du Réseau, d'où agissent Jude le complexé, Sheila la petite fille gâtée et Paul le pilier de l'organisation, les bureaux de Pincent Pharma, avec un Richard à la limite de l'hystérie, et l'Ecosse rurale, en compagnie d'Anna et Peter qui roucoulent. J'avoue, ces deux-là m'ont un peu agacée, surtout Anna transformée en mère au foyer peureuse. De fait, Jude devient la figure principale, s'émancipant de l'ombre de son frère Peter et osant prendre des décisions qui vont peser sur l'avenir.

Comment résumer le livre sans en dire trop... Il y aura des fausses pistes à propos d'une trahison, des dévoilements intimes qui font mal, et une fin haletante, à la limite du rocambolesque. En vingt pages, la situation se retourne complètement alors que tout semblait désespéré. On souffle un grand coup et on apprécie l'apaisement entre les personnages. Jusqu'à l'épilogue qui rejette le doute, évidemment... C'est peut-être un peu trop rapide à mon goût, sans que je parvienne à démêler un souhait de faire durer le plaisir ou une réelle précipitation dans l'écriture.

En trois tomes et avec une fin claire, Gemma Malley bâtit non seulement un univers effrayant et des aventures intenses, mais elle peut se targuer de réflexion profonde sur une aspiration humaine séculaire : le désir d'immortalité. Toutes les actions d'Anna, Peter et le Réseau résultent de la même question : ne pas mourir, est-ce être heureux ? En-dehors de l'intrigue première, des petits intermèdes mettent régulièrement en scène des hommes et des femmes lambda dans leur vie quotidienne, et il nous est suggéré que l'ennui tue vite l'envie... Sur cette trame philosophique, l'auteure réussit donc à camper en quelques traits de caractère et de menues réactions des individualités complexes et fragiles, qui se trompent et se relèvent, ou pas : des humains mortels, quoi.

Cette série brillante fait passer son message fort dans une écriture romanesque et une histoire virevoltante : l'alliance ultime, impeccablement traduite, du futile et de l'utile, en quelque sorte...

L'avis – ou plutôt le coup de coeur ! - de Sophie Herisson, de Lael.


                                        declaration            resistance            revelation

Des jolies couvertures...

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Commentaires
F
Je crois que que j'apprécie surtout, en y réfléchissant maintenant, c'est que Gemma Malley, à aucun moment, n'a voulu faire une série pour la jeunesse. Elle est dans son sujet, point, et ça se sent.
L
Pour moi une des meilleures séries en littérature de jeunesse!!! Un coup de foudre, coup de coeur! Je suis ravie que tu partages cet avis!
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