Lune de printemps : Indiana Teller, tome 1 - Sophie Audouin-Mamikonian
« Oh, mince alors, encore une histoire de loup-garou. Avec hurlements, morsures et bagarres avec les vampires à la clef. Pas du tout. » (p. 11).
De fait, Indiana n’est pas un loup-garou, ni un semi (un humain mordu par un lou-garou), mais un « rebrousse-temps », capable de se transporter dans le passé proche, certes au péril de sa santé mentale. Ceci dit, fils d’une rebrousse-temps devenue folle, il est encore le petit-fils du Seigneur des loups, et possède également des sens acérés. Voilà pourquoi il renifle la jolie humaine Katerina la première fois qu’il la voit sur le campus de l’université... Pour conquérir le cœur de la belle, il est vite confronté à un jeune rival, Tyler, par ailleurs le fils d’un loup qui voudrait prendre la place de son grand-père. Tant de jalousies dans tous les sens ne peuvent aboutir qu’à une guerre sans merci…
Je n’ai pas lu la série Tara Duncan, donc je n’ai pas de point de comparaison possible et ne saurais dire si Sophie Audouin-Mamikonian se renouvelle ou pas. J’ai bien aimé l’humour de ce premier tome (sur quatre prévus), la dérision constante dont fait preuve le héros et narrateur non seulement à son égard –petite chose faible au milieu de costauds prédateurs - mais aussi envers les amateurs de bit-lit. Indiana s’exprime avec une aisance naturelle aux jeunes gens, sans excès pénibles – sur ce point-là, on ne peut qu’admettre le talent de l’auteure. Il est entouré de personnages assez soignés, surtout son ami Chuck et sa Nanny. La pusillanimité de Katerina, par contre, m’a tapé sur les nerfs…
La première et longue partie s’attarde sur la vie du héros, son passé de faux louveteau couvé par sa famille, son apprentissage du combat par le semi Alex, ses aspirations à une normalité, ses craintes face au pouvoir de sa mère dont il a hérité. L'intrigue est un peu répétitive par moments, cependant globalement plaisante. L'interlude du faux accident apporte un piquant bienvenu, haletant.
Et puis, le point de vue habituel change. Il ne s’agit ni de celui d’une créature fantastique elle-même, ni d’un pauvre humain plongé brusquement dans le surnaturel, mais de celui d’un témoin in situ, capable de disséquer les atouts et les faiblesses des loups-garous avec le recul de dix-huit ans de vie commune. La deuxième partie m’a assommée : le combat compliqué, à rebondissements et trahisons multiples entre le grand-père d’Indiana et le père de Tyler. Si j’ai bien suivi la ligne directrice, l’impression de scènes finales obligées m’a déçue. C’était classique, alors que le début original promettait autre chose, une douceur rare dans un monde violent… Cependant, curieuse, je suivrai si possible ces drôles de loups !
Indiana Teller, tome 1 : Lune de printemps
De Sophie Audouin-Mamikonian
Michel Lafon – mars 2011
17 euros
Fantasia : ze l'ai dézà dit, zaime pas les loups. Et là, ze suis tellement énervée par ze que lit Zophie que zen zozotte !